Trois militaires américains ont été tués et près de 25 autres blessés dans une attaque au drone en Jordanie, une première depuis le début le 7 octobre dernier de la guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza qui fait craindre une escalade des tensions sur fond de guerre larvée entre Israël et l’Iran.
L’attaque a été menée sur une base américaine dans le Nord-est de la Jordanie, près de la frontière syrienne. Selon le Centcom, le Commandement militaire américain au Moyen-Orient, l’attaque a blessé au moins 34 personnes dans la base, dont huit ont dû être évacuées vers un hôpital. Environ 350 membres de l’armée de terre et de l’air américaines assurent depuis cette base des missions de soutien essentielles, y compris dans le cadre de la lutte contre le groupe Etat islamique en Syrie et en Irak.
L’attaque a été condamnée par la Jordanie, l’Egypte, Bahreïn et le Royaume-Uni dont le chef de la diplomatie David Cameron a appelé l’Iran à « la désescalade dans la région ».
Le président américain, Joe Biden a pointé du doigt la responsabilité des groupes de combattants radicaux soutenus par l’Iran opérant en Syrie et en Irak, et a promis de répliquer. De son côté, l’Iran a réfuté sa mise en cause dans l’attaque dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères diffusé par l’agence presse officielle iranienne Irna.
Sur son compte Telegram, la « Résistance islamique en Irak », nébuleuse de combattants issus de groupes armés pro-Iran, a de son côté revendiqué des « attaques menées dimanche à l’aube avec des drones » contre trois bases en territoire syrien, dont celles d’Al-Tanf et de Rukban, toutes proches du point d’intersection de l’Irak, la Syrie et la Jordanie.
Ces décès militaires américains interviennent dans un contexte régional extrêmement tendu dans le sillage de la guerre à Gaza depuis le 7 octobre entre Israël et le Hamas.
A signaler que plus de 150 frappes de drones ou tirs de roquettes ont visé depuis la mi-octobre les soldats américains et ceux de la coalition en Irak et en Syrie, Israël qui a intensifié ses frappes contre le régime syrien et les groupes pro-iraniens dans ce pays tout en faisant face à sa frontière nord à des échanges réguliers de tirs avec le Hezbollah libanais, très proche de l’Iran et les rebelles Houthis visent depuis plusieurs mois le trafic maritime international en Mer Rouge au large du Yémen et qui ont également été la cible de frappes américaines et britanniques depuis le début de ce mois de janvier.