L’Ukraine déploie actuellement des renforts dans la région nordique, à proximité de Kharkiv, où les forces russes ont intensifié leurs attaques, contraignant les troupes de Kiev à abandonner certaines positions stratégiques.
Les troupes ukrainiennes font face à des difficultés dans la région de Kharkiv, située au nord-est du pays. Le porte-parole des forces militaires de la région, Nazar Volochine, a rapporté mercredi que des manœuvres de repli avaient été effectuées dans les zones de Loukiantsi et de Vovtchansk, en raison des tirs et des assauts ennemis, afin de préserver la sécurité des soldats. Ces unités ont été redéployées vers des positions plus avantageuses.
Selon les données recueillies depuis le début du conflit le 24 février 2022 jusqu’au 15 mai, la Russie a étendu son occupation sur 65 336 km2 du territoire ukrainien, soit près de 12% du pays. Moscou a récemment affirmé avoir pris le contrôle de deux villages supplémentaires dans cette région, à savoir Glibokié et Loukiantsi, ainsi qu’une autre localité, Robotyné, près de Zaporijjia, plus au sud.
Dans la ville de Vovtchansk, les affrontements sont intenses. Oleksiï Kharkivsky, chef de la police locale, a décrit une situation critique où l’ennemi s’implante dans les rues. Environ 8 000 civils ont été évacués de cette ville qui comptait 18 000 habitants avant le début des hostilités.
Malgré ces avancées russes, l’armée ukrainienne a déclaré avoir contenu l’offensive dans certaines zones de la région de Kharkiv. Cependant, une analyse de l’AFP, basée sur les données fournies par l’Institut américain pour l’étude de la guerre, révèle que l’armée russe a gagné 278 km2 en une semaine dans l’est de l’Ukraine, principalement dans la région de Kharkiv, marquant ainsi son gain territorial le plus significatif depuis un an et demi.
Face à cette escalade, l’Ukraine déploie des renforts dans la région de Kharkiv, mais cette réaffectation affaiblit d’autres fronts, notamment dans la région de Donetsk, où les combats sont également intenses. Les soldats ukrainiens, fatigués après plus de deux ans de service, peinent à être remplacés, la population montrant une réticence croissante à s’enrôler dans l’armée en raison des difficultés rencontrées sur le terrain.
Néanmoins, l’Ukraine demeure déterminée à défendre Kharkiv, la deuxième ville du pays, malgré les défis considérables auxquels son armée est confrontée.