Le taux de mortalité infantile a connu une importante hausse aux Etats-Unis dans les mois suivant la révocation par la plus haute instance judiciaire du pays de la protection fédérale du droit à l’avortement, d’après une étude effectuée par Maria Gallo et Parvati Singh de l’Université de l’Ohio et parue hier lundi, dans le journal JAMA Pediatrics.
«La mortalité infantile aux Etats-Unis a été plus élevée que ce à quoi nous nous attendions», les statistiques au niveau national étant d’ordinaire plutôt stables avec des pics et des creux relatifs à des effets saisonniers prévisibles, a confié à la presse Maria Gallo, professeur d’épidémiologie et experte en santé reproductive.
En octobre 2022, en mars 2023 et en avril 2023, les taux de mortalité infantile étaient de 7 % plus importants que la moyenne nationale, avec 247 décès de plus pour chacun de ces mois. La plupart de ces morts ont été attribuées à des anomalies congénitales.
«Ce sont des cas dans lesquels, avant la décision de la Cour suprême, il aurait été possible d’avorter plutôt que de mener la grossesse à terme et de devoir assister à la mort de son enfant», a commenté Maria Gallo.
Cette dernière étude examine une base de données nationale et ses résultats sur l’impact des restrictions à l’avortement sont en adéquation avec ceux d’études parues plus tôt cette année sur le seul Etat du Texas, où l’interruption volontaire de grossesse est à présent interdite, même en cas de viol ou d’inceste.