Deux plaintes déposées en août dans la ville d’Oran contre Kamel Daoud, du roman «Houris» sur la décennie noire en Algérie, ont été rendues publiques mercredi.
Une rescapée d’une tuerie commise durant la guerre civile des années 1990, soutient que le lauréat du prix Goncourt 2024 a transposé, dans son ouvrage «Houris», les secrets qu’elle avait partagés avec sa conjointe, psychiatre.
Tout est parti de la diffusion, le vendredi 15 novembre dernier sur la chaîne algérienne One TV, de l’entrevue accordée par Saâda Arbane, et dans laquelle la rescapée d’une tuerie islamiste pendant la guerre civile y reproche à Kamel Daoud d’avoir eu recours, pour la rédaction de son roman «Houris», prix Goncourt 2024, aux secrets qu’elle avait partagés avec la conjointe de l’auteur au cours de séances de thérapie psychiatriques.
Cette information n’a été divulguée que mercredi par l’avocate Fatima Benbraham, mais deux plaintes ont été introduites à Oran, contre Kamel Daoud et sa femme, la psychiatre Aïcha Dahdouh, au nom de Saâda Arbane et de l’Organisation nationale des victimes du terrorisme, au cours du mois d’août, plus précisément « quelques jours après la parution du livre» de Kamel Daoud. D’après la juriste, les plaignants n’auraient « pas voulu en parler, afin qu’il ne soit pas dit qu’ils voulaient perturber la nomination de l’auteur pour le prix» Goncourt, décerné au cours de ce mois de novembre.
Kamel Daoud n’a pas encore réagi à ces allégations. Mais son éditeur, Antoine Gallimard, avait rappelé lundi dans un communiqué que, «depuis la publication de son roman, Kamel Daoud fait l’objet de violentes campagnes diffamatoires orchestrées par certains médias proches d’un régime dont nul n’ignore la nature».