Confronté à une possible destitution après avoir tenté d’imposer la loi martiale dans son pays, le président sud-coréen Yoon Suk Yeol a annoncé ce jeudi dans un discours télévisé, son intention de «se combattre jusqu’à la dernière minute» accusant le Parlement, dominé par l’opposition, d’être «un monstre détruisant l’ordre constitutionnel de la démocratie libérale».
Élu en 2022 avec la marge la plus étroite de l’histoire sud-coréenne, Yoon a vu sa popularité chuter à 13 % après sa proclamation de la loi martiale. Bien qu’il ait survécu à une première motion de destitution le 7 décembre grâce au soutien de son parti, le Parti du pouvoir au peuple (PPP), une nouvelle motion de destitution est prévue pour le 14 décembre. Il suffirait que huit membres de son parti soutiennent l’opposition pour que la motion soit adoptée, et cinq députés du PPP ont déjà annoncé leur ralliement.
S’excusant publiquement, Yoon a déclaré : «Je m’excuse auprès des citoyens qui ont pu être surpris et inquiets par la proclamation de la loi martiale. Je ne fuirai pas mes responsabilités juridiques et politiques».
Visé par une enquête pour «rébellion», il a interdiction de quitter le pays, une mesure qui s’applique également à d’anciens ministres et à des responsables militaires impliqués dans la mise en œuvre de la loi martiale.
Des tensions croissantes entourent l’enquête en cours. Mercredi, la police a affirmé avoir été empêchée d’effectuer une perquisition au palais présidentiel. En réponse, le Parti démocrate a menacé de porter plainte pour insurrection contre toute obstruction judiciaire.
Ce jeudi, une nouvelle tentative de perquisition dans la présidence a été rapportée, tandis que la police fouillait également le quartier général de l’armée à Séoul, dans le cadre de l’enquête sur le rôle des militaires dans la tentative avortée d’imposer au pays la loi martiale.
Des milliers de manifestants se sont rassemblés mercredi soir devant le Parlement, réclamant la dissolution du PPP «qui soutient l’insurrection». Mardi, un groupe de travail du parti a proposé une feuille de route sur le retrait du président, qui n’a pas encore été acceptée par ses membres. Elle prévoit sa démission en février ou en mars, et la tenue d’une nouvelle élection présidentielle en avril ou en mai.
L’ex-ministre de la Défense Kim Yong-hyun est incarcéré depuis dimanche dernier, notamment pour «abus de pouvoir pour entraver l’exercice de droits». Il a tenté, selon les autorités, de se suicider en détention mardi soir.