La diplomatie française a des doutes persistants sur les véritables intentions de l’Algérie

La diplomatie française émet des doutes sur les véritables intentions du régime algérien et sur son engagement à respecter la feuille de route des relations bilatérales franco-algériennes. 

Ce dimanche 5 janvier, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a exprimé sur RTL les préoccupations de Paris face à certaines postures adoptées par Alger, concernant notamment l’incarcération de l’écrivain Boualem Sansal depuis mi-novembre.

« Nous avons, en 2022, rédigé une feuille de route pour structurer notre partenariat. Cependant, les récentes décisions des autorités algériennes nous amènent à douter de leur intention de s’y conformer. Pour respecter un accord, il faut être deux », a déclaré le chef de la diplomatie française.

Jean-Noël Barrot a également évoqué dans ce contexte, l’incarcération pour « atteinte à la sûreté de l’État », de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, très critique à l’endroit du régime algérien. Âgé de 75 ans et naturalisé français en 2024, Sansal est détenu depuis mi-novembre sous le régime de l’article 87 bis du Code pénal algérien, qui qualifie d’actes terroristes ou subversifs toute action portant atteinte à la sûreté de l’État.

« Comme le président de la République, je suis très préoccupé par son état de santé et par le rejet de sa demande de libération. La France reste fermement attachée à la liberté d’expression et considère que les motifs de son incarcération ne sont pas justifiés », a affirmé le ministre Barrot.

Depuis mi-décembre, Boualem Sansal est placé en unité de soins, suscitant des inquiétudes sur son état de santé. Dimanche dernier, le président algérien Abdelmadjid Tebboune l’avait qualifié d' »imposteur envoyé par la France » en Algérie.

L’auteur de « 2084 : la fin du monde », est poursuivi en vertu d’un article du Code pénal qui sanctionne « comme acte terroriste ou subversif, tout acte visant la sûreté de l’État, l’intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions ». 

« Nous souhaitons entretenir les meilleures relations avec l’Algérie, […] mais ce n’est pas le cas aujourd’hui », a regretté le Chef de la diplomatie française. 

Alger avait rappelé son ambassadeur à Paris fin juillet 2024, quand le président français, Emmanuel Macron avait apporté un soutien appuyé au plan d’autonomie marocain concernant le Sahara occidental, avant de se rendre à Rabat fin octobre dernier pour une visite d’Etat au Maroc.