Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a évoqué la possibilité d’un échange de territoires dans le cadre du conflit en cours. Il a réaffirmé la position de Kiev, maintes fois exprimée, selon laquelle l’objectif reste la récupération de l’ensemble des territoires reconnus comme ukrainiens par la communauté internationale. Cela inclut non seulement les régions de Donetsk, Luhansk et la Crimée, mais également les parties occupées des régions de Zaporizhzhia, Kherson et Kharkiv.
Concernant l’éventualité d’un échange territorial, le président ukrainien a précisé qu’aucune délimitation précise n’avait été arrêtée à ce stade. Cependant, afin de se donner une marge de négociation, l’Ukraine a mené, depuis plus de six mois, des opérations militaires dans la région de Koursk, s’assurant ainsi un levier stratégique sur une portion du territoire russe. L’objectif de ces manœuvres n’a jamais été d’occuper durablement ce territoire, mais d’en faire un élément de négociation, tout en contraignant la Russie à redéployer une partie de ses forces loin de la ligne de front en Ukraine.
Par ailleurs, Volodymyr Zelensky a insisté sur la nécessité de garanties de sécurité robustes pour envisager un cessez-le-feu. Selon lui, une protection assurée uniquement par les Européens ne serait pas suffisante. Il a notamment pris l’exemple des systèmes de défense antiaériens Patriot, fournis par les États-Unis, pour illustrer la supériorité technologique du soutien américain par rapport aux capacités européennes.
Du point de vue de Kiev, un cessez-le-feu sans garanties solides représenterait une opportunité pour Vladimir Poutine de réorganiser ses forces en vue d’une future offensive contre l’Ukraine. C’est précisément ce scénario que l’Ukraine cherche à éviter dans toute éventuelle négociation de paix.
La Conférence sur la sécurité de Munich, qui s’apprête à s’ouvrir, constituera un moment clé dans les relations entre Kiev et Washington. Parmi les participants figurent Volodymyr Zelensky et le vice-président américain J.D. Vance. Ce dernier, lorsqu’il était sénateur, s’était montré critique envers l’Ukraine et son président, allant jusqu’à refuser de le rencontrer et déclarant son indifférence quant au sort du pays.
Dans cette optique, le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, ainsi que l’envoyé spécial des États-Unis en Ukraine, Keith Kellogg, effectueront prochainement des visites dans le pays. Ces déplacements illustrent la volonté américaine de jouer un rôle majeur dans l’avenir économique et sécuritaire de l’Ukraine, au-delà des seuls aspects militaires du conflit.