L’ex-président brésilien, Jair Bolsonaro inculpé pour tentative de coup d’État

L’ancien président brésilien, Jair Bolsonaro qui fait face à des accusations judiciaires de plus en plus graves, a été inculpé ce mardi 18 février, pour un projet présumé de « coup d’État » visant à empêcher l’investiture de l’icône de la gauche, Luiz Inacio Lula da Silva à la présidence du Brésil après l’élection de 2022.

Le parquet a annoncé l’inculpation de Bolsonaro ainsi que celle de 33 autres individus, accusés d’avoir mené des actions portant atteinte aux institutions démocratiques du pays. L’acte d’accusation a été soumis à la Cour suprême, qui devra statuer sur l’ouverture d’un procès.

D’après l’enquête, cette conspiration aurait été dirigée par Jair Bolsonaro et son colistier Walter Braga Netto, avec la participation de civils et de militaires, l’objectif escompté étant d’empêcher l’application des résultats du scrutin présidentiel de 2022. Les investigations indiquent que le plan comprenait même l’élimination physique du président élu, de son vice-président et d’un juge de la Cour suprême.

Les enquêteurs évoquent un projet intitulé « Opération Poignard vert et jaune », qui aurait impliqué des membres des forces spéciales de l’armée. Ce plan aurait dû être mis en œuvre après la victoire électorale de Lula fin octobre 2022 et avant son investiture le 1ᵉʳ janvier 2023.

L’inculpation repose sur un rapport de la police fédérale, affirmant que Jair Bolsonaro a directement participé à la planification du coup d’État, mais ce coup de force n’a pas abouti, notamment en raison du manque de soutien de hauts gradés de l’armée.

L’enquête met également en lumière un projet de décret visant à instaurer l’état de siège, à annuler les résultats de l’élection et à convoquer de nouvelles élections, le quel document prévoyait également l’arrestation d’Alexandre de Moraes, alors président du Tribunal supérieur électoral.

En réaction, le fils de l’ex-président, Flavio Bolsonaro a dénoncé des accusations infondées, tandis que l’ancien chef d’État a minimisé la portée de ces inculpations. 

Interdit de quitter le pays depuis février, Jair Bolsonaro reste sous le coup d’une inéligibilité jusqu’en 2030 pour désinformation électorale, mais espère faire annuler cette condamnation en vue d’une candidature en 2026.

Par ailleurs, l’ancien ministre de la Défense, Walter Braga Netto a été arrêté en décembre dernier, pour entrave à l’enquête. Parmi les autres inculpés figurent le général Augusto Heleno, ex-ministre du Cabinet de sécurité institutionnelle et Alexandre Ramagem, ancien chef des services de renseignement.