Des défenseurs espagnols des droits de l’homme ont dénoncé, mardi à Genève, les violations graves commises par les milices armées du polisario dans les camps de Tindouf (sud-ouest de l’Algérie), en particulier l’enrôlement militaire des enfants et leur exploitation à des fins politiques.
Judit Casampere Segarra, représentante du Comité International pour le Respect et l’Application de la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CIRAC),a exprimé devant la 58ème session du CDH, son inquiétude face aux violations systématiques des droits de l’enfant dans les camps de Tindouf.
« Les enfants y sont enrôlés dès leur plus jeune âge dans des structures militaires, privés de leur enfance et soumis à une idéologie de haine. C’est une violation flagrante du droit international humanitaire et de la Convention internationale des droits de l’enfant », a-t-elle dénoncé.
Devant cette situation alarmante, l’ONG a exhorté le Conseil des droits de l’Homme et les mécanismes de l’ONU à enquêter sur ces pratiques inhumaines et à exiger de l’Algérie qu’elle assume ses responsabilités en tant qu’État qui abrite le polisario sur son territoire.
Pour sa part, le président de la Fondation Altamirano, Pedro Ignacio Altamirano, a vivement critiqué la manière dont le polisario administre les camps de Tindouf, fustigeant une situation « inhumaine » où des milliers de personnes sont prises dans l’étau de la pauvreté et de la privation.
Par ailleurs, des militants des droits de l’homme et victimes des violations commises par le »polisario » ont interpellé le CDH sur les disparitions forcées et les exactions perpétrées par les milices séparatistes dans les camps de Tindouf.
Les organisations internationales des droits de l’homme telles qu’Amnesty International, Human Rights Watch et France Libertés ont documenté les violations les plus odieuses des droits de l’homme commises par les milices du »polisario » et l’armée algérienne, a ainsi souligné que Mme Lemaadla Mohamed Salem Zrug, du Réseau Africain pour le Développement, la Gouvernance et les Droits Humains (RADHEG).
Elle a évoqué le cas de son propre père, qui a été enlevé avant sa naissance et torturé à mort. “Nous ne savons toujours pas ce qu’il est advenu de son corps”, a-t-elle déploré, racontant aussi comment elle a, ensuite, été arrachée des bras de sa mère et envoyée à Cuba avec des milliers d’enfants, où ils ont été soumis, pendant des années, à des travaux forcés et à l’endoctrinement idéologique.
“Dès mon retour dans les camps, j’ai été persécutée et opprimée parce que j’ai osé exiger de faire la lumière sur le sort de mon père, que je n’avais jamais vu de toute ma vie”, a-t-elle déclaré avec émotion.
Quant à l’ONG sahraouie Promotion du Développement Économique et Social (PDES), elle a attiré l’attention de la communauté internationale sur la situation préoccupante dans les camps de Tindouf, où les violations des droits de l’homme restent une problématique majeure nécessitant une intervention immédiate.
De son côté, M. El Fadel Barika, ancien détenu sahraoui dans les prisons secrètes du »polisario », a passé en revue les exactions dont sont victimes les personnes séquestrées dans les camps de Tindouf.
Le militant sahraoui a appelé la communauté internationale à faire pression sur l’Algérie pour qu’elle assume sa responsabilité dans la protection des Sahraouis présents sur son territoire et pour mettre fin à l’impunité qui encourage les milices du »Polisario » et leurs dirigeants à poursuivre leurs crimes odieux contre les Sahraouis.