Malgré des accusations de crimes de guerre, la Turquie maintient ses frappes en Syrie

L’armée de la Turquie poursuit ses bombardements sur les territoires administrés par les Forces démocratiques syriennes (FDS), une coalition dominée par les Kurdes dans le Nord-est de la Syrie. 

Dans la nuit du lundi 17 mars, une famille d’agriculteurs a perdu la vie dans une attaque, aggravant une escalade dénoncée par les autorités kurdes, qui appellent la communauté internationale à intervenir pour mettre un terme à ces violences.

Aux premières heures du lundi, un bombardement attribué à la Turquie a ciblé des terres agricoles aux abords de la ville kurde de Kobané, tuant neuf membres d’une même famille, dont deux parents et leurs sept enfants.

La Turquie cible régulièrement cette région autonome kurde, qu’elle accuse d’abriter des combattants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Depuis la chute du régime syrien de Bachar Al-Assad, cette pression militaire s’est intensifiée, avec une offensive terrestre menée par des mercenaires soutenus par l’aviation turque.

D’après l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), ces attaques ont causé la mort de 65 civils depuis le 8 décembre 2024. En réaction, les autorités kurdes ont réclamé ce lundi l’ouverture d’une enquête internationale afin de contraindre la Turquie à répondre de ses actes et à cesser ses opérations militaires en Syrie.

L’ONG Human Rights Watch a déjà documenté des violations du droit international susceptibles d’être qualifiées de crimes de guerre, imputables aux milices pro-turques. 

Cette escalade intervient une semaine seulement après la signature le 10 mars dernier, d’un accord historique entre le président syrien par intérim, Ahmed al-Charaa et les autorités kurdes. L’intensification des frappes turques constitue désormais un sérieux obstacle aux efforts de réconciliation et d’unité en Syrie.