Le gouvernement israélien de Benjamin Netanyahu a annoncé, vendredi, le limogeage de Ronen Bar, chef du Shin Bet, le service de renseignement intérieur, suscitant une vive polémique.
Son éviction, effective prévue au plus tard le 10 avril prochain, a été justifiée par le chef de l’exécutif, Netanyahu, par une «perte de confiance professionnelle et personnelle persistante».
Toutefois, Ronen Bar estime que cette décision est motivée par des considérations politiques, notamment les enquêtes en cours sur les circonstances de l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023 et sur des versements de fonds présumés du Qatar à des proches du Premier ministre israélien.
Officier chevronné, Ronen Bar, 59 ans, a intégré le Shin Bet en 1993 après avoir servi dans l’unité d’élite Sayeret Matkal. Diplômé en sciences politiques et en philosophie de l’Université de Tel-Aviv, il est également titulaire d’un master d’administration publique de Harvard. Il gravit progressivement les échelons, occupant des postes stratégiques au sein des services de sécurité israéliens.
En 2011, alors qu’il était à la tête de la Division des opérations, il orchestre l’élimination d’Ahmed Jabari, un chef militaire du Hamas et en 2018, il devient le numéro deux du Shin Bet, avant d’en prendre la direction en octobre 2021.
Son mandat à la direction des services de renseignements a rapidement généré des tensions avec le gouvernement Netanyahu, en raison de sa lutte contre le « terrorisme juif », une expression qui lui a valu de vives critiques de la droite. Il s’est également opposé aux initiatives du ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, notamment sur la gestion des tensions à Jérusalem-Est.
Selon l’analyste Yossi Shain, son limogeage résulte de sa mise en cause de l’exécutif dans les événements du 7 octobre et de l’enquête du Shin Bet sur l’affaire dite du « Qatargate ».
Il s’agirait également d’une concession faite aux ministres d’extrême droite, Itamar Ben Gvir et Bezalel Smotrich, pour consolider la coalition gouvernementale.