Dans sa guerre commerciale avec les Etats-Unis, la Chine a fait état mardi, de son intention de « lutter jusqu’au bout » contre les droits de douane américains et en réponse à la menace du président, Donald Trump d’alourdir encore les surtaxes sur les importations chinoises. Malgré les appels au dialogue, les deux premières économies mondiales semblent engagées dans une confrontation prolongée.
L’Union européenne, quant à elle, s’est heurtée à un refus catégorique de la part de Washington concernant sa proposition d’exemption réciproque des droits de douane sur les produits industriels, automobiles inclues.
La perspective d’une guerre commerciale généralisée inquiète les marchés financiers. Après plusieurs séances de fortes baisses, les Bourses asiatiques ont enregistré un rebond mardi, Tokyo clôturant sur une hausse spectaculaire de 6,02 %. Toutefois, les pertes enregistrées depuis l’annonce des surtaxes restent colossales, s’élevant à plusieurs milliers de milliards de dollars.
Trump menace d’augmenter dès mercredi, les droits de douane sur les produits chinois pour les porter à 54 %, évoquant un taux additionnel de 50 % si la Chine persiste à riposter. Pékin rejette ces pressions, affirmant privilégier le dialogue et refuse les «menaces et chantage» du président Trump et de son administration.
Des voix critiques s’élèvent dans la région asiatique. Le chef de l’exécutif hongkongais, John Lee a qualifié les mesures de Washington d’«irresponsables», tandis que le Premier ministre de Singapour, Lawrence Wong, s’est dit «très déçu» par l’attitude américaine. Le Vietnam, également concerné par cette hausse des droits de douane, a déclaré vouloir intensifier ses achats de produits américains pour équilibrer ses échanges.
Si certains pays espèrent encore une issue négociée, de nombreux analystes redoutent des répercussions économiques profondes dont une hausse des prix, un ralentissement de la croissance et d’énormes pertes d’emplois.
Selon le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, l’objectif de cette démarche est de renforcer la position des États-Unis dans les négociations. Plus de 60 pays auraient déjà sollicité un dialogue, dont le Japon, qui bénéficierait d’une priorité en raison de sa réactivité.