Le Vatican a annoncé ce lundi 21 avril, le décès du pape François, à l’âge de 88 ans. Hospitalisé à Rome en février pour une bronchite, le souverain pontife souffrait depuis plusieurs années, de divers problèmes de santé, dont des douleurs articulaires et des complications intestinales, le contraignant depuis 2022, à se déplacer avec une canne ou dans un fauteuil roulant.
Premier pape jésuite et originaire d’Amérique du Sud, François a marqué son pontificat de douze ans, par une volonté de réformer l’institution chrétienne en crise, n’hésitant pas à bousculer les traditions. Élu en 2013 après un conclave surprise, le défunt pape de son vrai nom Jorge Mario Bergoglio, ancien archevêque de Buenos Aires, rompt immédiatement avec le faste Vatican, privilégiant simplicité et proximité avec les fidèles.
Né en 1936 dans la capitale argentine de parents italiens, Bergoglio entame une carrière ecclésiastique après avoir renoncé à une vie familiale. Ordonné prêtre chez les jésuites, il gravit les échelons avant de devenir, en 2001, cardinal. Son rôle sous la dictature militaire argentine (1976-1983) lui vaudra des accusations de complaisance, qu’il réfutera toujours, affirmant avoir secouru des persécutés.
Figure populaire en Argentine pour son humilité et son engagement envers les plus démunis, il transpose cette vision une fois élu pape. Refusant les fastes pontificaux, il choisit le nom de François en hommage à saint François d’Assise, symbole de pauvreté et de paix.
Sur la scène internationale, François dénonce sans relâche les inégalités, la crise migratoire et les conflits, appelant à une « Église pauvre pour les pauvres ». Pourtant, tout en modernisant le discours de l’Église, il maintient une ligne conservatrice sur le mariage, l’avortement et l’homosexualité.
Son ouverture au dialogue interreligieux, notamment avec l’islam, et ses efforts pour rapprocher catholiques et orthodoxes contrastent avec les tensions liées à la guerre en Ukraine.
Adoré par des millions de fidèles, mais contesté par une frange traditionaliste, le pape François laisse une Église en mutation, tiraillée entre héritage et renouveau. Son décès ouvre une période de deuil mondial avant un nouveau conclave, pour désigner un nouveau pape qui devra poursuivre ou infléchir l’œuvre de son prédécesseur.