Les dépenses militaires mondiales ont atteint un record de 2.700 milliards de dollars en 2024, en hausse de 9,4 % par rapport à 2023, selon un rapport publié lundi par l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), précisant qu’il s’agit de la progression la plus forte depuis la fin de la Guerre froide, reflétant une escalade des tensions géopolitiques et des conflits armés.
L’Europe (Russie incluse) a enregistré la plus forte progression, avec une hausse de 17 %, portant ses dépenses à 693 milliards de dollars. La Russie, engagée dans sa guerre en Ukraine, a accru son budget militaire de 38 %, atteignant 149 milliards de dollars, soit le double de son niveau de 2015.
L’Ukraine, quant à elle, a consacré 34 % de son PIB à la défense (64,7 milliards de dollars), un record mondial. L’Allemagne a également marqué un tournant, avec une augmentation de 28 % (88,5 milliards), devenant le premier contributeur militaire d’Europe centrale et occidentale.
Les États-Unis restent de loin le premier pays en termes de dépenses militaires, avec 997 milliards de dollars (+5,7 %), représentant 37 % du total mondial. Dans l’OTAN, 18 des 32 Etats membres ont désormais atteint l’objectif des 2 % du PIB consacrés à la défense, un niveau inédit depuis la création de cette Alliance.
La Chine, deuxième puissance militaire mondiale, a accru son budget de 7% (314 milliards), soit la moitié des dépenses en Asie-Océanie. Elle poursuit la modernisation de son arsenal de guerre, notamment dans la cyber-guerre et l’arsenal nucléaire.
Cette course à l’armement a un coût économique lourd au plan social : «les gouvernements réduisent d’autres postes, comme l’aide internationale, ou s’endettent», souligne Xiao Liang, chercheur au Sipri.
Au Moyen-Orient, Israël a vu ses dépenses exploser de 65 % (46,5 milliards) en raison de la guerre à Gaza, tandis que l’Iran, malgré son implication régionale, a diminué ses investissements de 10 %, freiné par les sanctions économiques des pays occidentaux. «La tendance devrait se poursuivre, avec des acquisitions massives d’armements dans les prochaines années », prévient le rapport.