Maroc-Algérie: que cache la diplomatie du gaz?

Le groupe algérien des hydrocarbures Sonatrach et l’Office National de l’Electricité marocain viennent de conclure un contrat visant la livraison de deux centrales de l’ONE en matière de gaz naturel. Un contrat présenté par les spécialistes comme une nouvelle étape que seraient en train de franchir le Maroc et l’Algérie, d’autant plus qu’il intervient dans un contexte politique marqué par l’appel du roi Mohammed VI à la réouverture des frontières entre les deux pays et à la normalisation tous azimuts de leurs relations bilatérales. « Nous tenons à l’amorce d’une nouvelle dynamique ouverte sur le règlement de tous les problèmes en suspens, en prélude à une normalisation totale des relations bilatérales (…) y compris la réouverture des frontières terrestres » s’est exprimé le souverain lors de son discours de la fête du trône. La première phase du contrat prévoit la livraison d’un volume annuel de 640 millions de m3 sur une durée de 10 ans. L’acheminement du gaz algérien devra s’effectuer via le gazoduc Pedro Duran Farell qui assure la liaison entre les champs gaziers algériens et la péninsule ibérique à travers le Maroc. La première phase du contrat, prévoit l’alimentation en gaz algérien des deux centrales thermiques de l’ONE, à savoir la centrale d’Ain Beni Mathar située à l’Est du royaume et la centrale de Tahaddart située au Nord. Les deux centrales pourront bénéficier d’un approvisionnement combinant gaz et solaire respectivement d’une capacité de 470 MW et de 385 MW. A en croire les deux signataires, la mise en place de ce contrat devrait avoir lieu dans les plus brefs délais. Les centrales disposent d’ores et déjà d’équipements adaptés et ne nécessite pas d’investissements en termes d’infrastructures.Par ailleurs, les premières discussions relatives à ce contrat modèle avaient commencé en février dernier, lors de la visité en Algérie de la ministre marocaine le l’énergie et des mines, Amina Benkhadra. La conclusion de ce dernier devrait permettre d’augmenter significativement la production d’électricité au Maroc et déboucher sur une relation commerciale durable entre les deux pays. Ceci est d’autant plus vrai que le Maroc et l’Algérie ambitionnent de construire un marché commun de l’électricité, avec pour objectif l’intégration à terme du marché européen.