L’armée israélienne a annoncé avoir mené dans la nuit de lundi à mardi une frappe contre l’hôpital Nasser de Khan Younès, présenté comme un « centre de commandement et de contrôle » du Hamas, une nouvelle attaque meurtrière qui intervient quelques heures seulement après la libération d’Edan Alexander, unique otage américano-israélien encore détenu à Gaza.
Dans un communiqué publié sur Telegram, Tsahal a accusé le Hamas d’utiliser « de manière cynique et brutale » l’établissement médical pour ses « activités terroristes ». En réponse, le gouvernement du Hamas a dénoncé une attaque ayant provoqué la mort de patients, sans fournir de bilan précis.
Les autorités sanitaires de Gaza affirment que le service de chirurgie a été touché, entraînant notamment la mort du journaliste Hassan Aslih, directeur de l’agence Alam24. Selon elles, ce dernier y était soigné après avoir été blessé le 7 avril dernier lors d’une frappe israélienne ayant ciblé un campement de journalistes, qui avait déjà coûté la vie à deux de ses confrères.
L’armée israélienne présente une version radicalement différente, qualifiant Aslih de « terroriste agissant sous couverture journalistique ». Elle l’accuse d’avoir participé au massacre du 7 octobre 2023, notamment en filmant et diffusant des exactions.
Selon le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), au moins 178 professionnels des médias ont péri dans le conflit israélo-palestinien depuis son déclenchement.
Cette escalade militaire intervient à un moment particulièrement sensible, notamment la libération par le Hamas Edan Alexander, dernier otage américano-israélien détenu à Gaza, et peu avant le début de la tournée du président américain, Donald Trump dans des pays du Golfe arabe. Elle survient surtout dans un contexte dramatique où le bilan humain continue de s’alourdir et qui s’élève aujourd’hui, selon les sources officielles, à 52.862 palestiniens depuis le début du conflit en octobre 2023.
Les observateurs s’interrogent sur l’impact de ces développements sur les négociations en cours pour un cessez-le-feu, alors que les frappes de l’armée israélienne ont repris après une très brève accalmie liée à la libération de l’otage américano-israélien.