L’économie allemande a enregistré une croissance inattendue au premier trimestre 2025, selon les données révisées publiées ce jour par l’office fédéral de la statistique Destatis.
Le produit intérieur brut (PIB) a progressé de 0,4% entre janvier et mars 2025 par rapport au trimestre précédent, en données corrigées des variations saisonnières et calendaires. Cette performance, supérieure de 0,2 point à l’estimation provisoire d’avril, marque un tournant après plusieurs trimestres de stagnation.
Destatis attribue cette révision à la conjoncture « étonnamment bonne » observée en mars, le mois qui a vu « la production manufacturière et les exportations croître plus fortement que prévu ». Ces secteurs clés traditionnellement moteurs de l’économie allemande, semblent ainsi retrouver un certain dynamisme après une période difficile marquée par la crise énergétique et les tensions géopolitiques internationales.
Les analystes restent toutefois prudents. « Cette forte croissance inattendue est probablement due en partie à des effets exceptionnels », tempère Commerzbank dans une note rédigée après la publication, relevant néanmoins que « les données brossent un tableau un peu plus positif de la situation actuelle ».
Sur la base de ces résultats, Commerzbank a légèrement révisé à la hausse ses prévisions pour l’ensemble de l’année 2025, passant d’une stagnation de 0% à une croissance modeste de 0,2%. Si ce scénario se confirme, il s’agirait de la première progression annuelle du PIB allemand depuis 2022, marquant ainsi la fin d’une période de trois ans de quasi-stagnation.
Cette embellie, aussi timide soit-elle, pourrait soulager le gouvernement allemand confronté à un climat économique morose et à des tensions sociales persistantes. Elle intervient alors que les indicateurs avancés, comme les enquêtes de conjoncture dans l’industrie, commençaient à montrer des signes d’amélioration.
Reste à savoir si ce redémarrage sera durable. Les économistes s’interrogent notamment sur la capacité de l’Allemagne à maintenir cette dynamique dans un contexte international encore incertain et face à des défis structurels persistants, comme la transition énergétique et les pénuries de main-d’œuvre qualifiée.