HCR : plus de 150.000 Rohingyas se sont réfugiés au Bangladesh en un an et demi

En dépit de la fermeture officielle de la frontière entre le Myanmar et le Bangladesh, près de 150.000 Rohingyas ont franchi la frontière ces 18 derniers mois pour trouver refuge à Cox’s Bazar au Bangladesh, selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). 

Cette nouvelle vague, alimentée par les violences persistantes dans l’État de Rakhine et le conflit généralisé au Myanmar, constitue l’exode le plus massif depuis 2017, lorsque 750.000 Rohingyas avaient fui une campagne de répression brutale.

Ces nouveaux arrivants rejoignent près d’un million de réfugiés déjà entassés dans les camps de Cox’s Bazar, qui couvrent à peine 24 kilomètres carrés, faisant de cette zone l’un des espaces les plus densément peuplés au monde. « La pression sur les ressources est immense », a alerté Babar Baloch, porte-parole du HCR, lors d’un point de presse à Genève.

À la fin juin, plus de 120.000 réfugiés avaient été enregistrés biométriquement. La majorité de ces exilés sont des femmes et des enfants, souvent accueillis de manière informelle par d’autres réfugiés dans des conditions déjà précaires. Le HCR avertit que sans un soutien financier immédiat, les services de base – alimentation, santé, éducation – risquent un effondrement imminent.

La crise humanitaire est aggravée par la conjoncture économique mondiale. Dès septembre, les services de santé pourraient être paralysés, et le combustible de cuisson, vital pour les familles, pourrait venir à manquer. L’aide alimentaire devrait cesser complètement en décembre prochain et l’éducation de quelque 230.000 enfants, dont 63.000 nouvellement arrivés, est également menacée.

Face à cette urgence, le HCR exhorte la communauté internationale à intensifier son soutien au Bangladesh, pays en première ligne de cette crise prolongée. Sans une mobilisation rapide, les conséquences humanitaires pourraient être dramatiques.