Le parquet fédéral brésilien a requis, mardi 15 juillet, la condamnation de l’ancien président Jair Bolsonaro devant la Cour suprême pour tentative de coup d’État.
L’ex-chef d’État d’extrême-droite est accusé d’avoir dirigé une organisation criminelle afin de se maintenir illégalement au pouvoir à l’issue de l’élection présidentielle de 2022, remportée par Luiz Inácio Lula da Silva.
Selon le ministère public, Bolsonaro et sept de ses anciens collaborateurs ont tenté de “perturber violemment l’ordre démocratique” afin de bloquer l’investiture du président élu, précisant qu’il est poursuivi pour “coup d’État”, “tentative d’abolition de l’État démocratique de droit” et “organisation criminelle armée”. Pour ces chefs d’accusation, Bolsonaro encourt jusqu’à 40 ans de prison.
L’accusé nie catégoriquement les faits et dénonce une “persécution politique” en arguant sur le site Poder360, qu’“ils ne veulent pas m’arrêter, ils veulent m’éliminer”. Il a néanmoins avoué devant la Cour, avoir envisagé un “dispositif constitutionnel” pour empêcher l’investiture de Lula, tout en niant toute intention illégale.
Ce dossier, examiné par le juge Alexandre de Moraes, est à l’origine d’une crise diplomatique entre le Brésil et les États-Unis. Le gouvernement américain, à l’initiative de Donald Trump, a récemment lancé une enquête pour “pratiques commerciales déloyales” contre Brasilia, en parallèle de l’application de droits de douane punitifs de 50 % sur certains produits brésiliens.
Le Chef de l’Etat brésilien, Lula a dénoncé l’“ingérence inacceptable” de Donald Trump, tout en assurant vouloir privilégier le dialogue avec Washington pour éviter une escalade commerciale.
Par ailleurs, Eduardo Bolsonaro, fils de l’ancien président, s’est quant à lui installé aux États-Unis, où il plaide activement auprès du camp républicain en faveur de sanctions contre les autorités brésiliennes.