Un juge de la Cour suprême du Brésil a ordonné mardi 26 août, une surveillance policière renforcée et permanente du domicile de l’ancien président, Jair Bolsonaro, assigné à résidence depuis le 4 août et contraint de porter un bracelet électronique.
Cette mesure, décidée par le magistrat Alexandre de Moraes, repose sur l’existence d’un «risque concret de fuite» à l’approche de la phase finale du procès de l’ex-chef de l’État, prévue du 2 au 12 septembre. Bolsonaro est poursuivi pour tentative présumée de coup d’État, une accusation qui pourrait lui valoir une peine de prison pouvant aller jusqu’à quarante ans.
La décision du juge répond à une requête du député Lindbergh Farias, membre du parti du président Luiz Inacio Lula da Silva qui avait alerté sur la possibilité d’une fuite de Bolsonaro à l’étranger, une inquiétude partagée par le parquet, qui avait demandé lundi, un renforcement du dispositif policier. Désormais, des équipes de surveillance devront être présentes en continu autour du domicile de l’ancien dirigeant.
Dans son ordonnance, Alexandre de Moraes souligne le rôle d’Eduardo Bolsonaro, fils cadet de l’ex-président, actuellement réfugié aux États-Unis, où il mène un intense lobbying en faveur de son père.
Le juge estime que ces démarches, combinées à des tensions diplomatiques notamment aux Etats-Unis où le président Donald Trump a récemment annoncé une surtaxe douanière de 50 % sur certaines exportations brésiliennes au nom de la «défense» de son allié politique, accentuent le risque de voir Jair Bolsonaro chercher refuge à l’étranger.
Les enquêteurs affirment avoir découvert dans le téléphone de l’ancien président brésilien un projet de demande d’asile adressé au président argentin, Javier Milei, mais les avocats de Bolsonaro ont mis en caus cette preuve matérielle, qualifiant la demande de «simple brouillon» rédigé en février 2024, sans valeur probante.
Agé de 70 ans, Jair Bolsonaro est également poursuivi pour violation des restrictions judiciaires qui lui interdisent toute communication politique sur les réseaux sociaux. La semaine dernière, la police fédérale a recommandé son inculpation, ainsi que celle de son fils Eduardo, pour entrave au déroulement du procès.