A l’ouverture ce lundi 1er septembre, d’un sommet d’envergure à Tianjin au nord de la Chine, les présidents chinois, Xi Jinping et russe, Vladimir Poutine ont proféré des attaques contre les États-Unis et leurs alliés occidentaux, les accusant de raviver les tensions internationales.
Du haut de la tribune, Xi Jinping a dénoncé la «mentalité de guerre froide» et «les actes d’intimidation» des puissances occidentales et à leur tête les USA qui, a-t-il dit, minent la stabilité mondiale.
Le dirigeant chinois a plaidé pour «un monde multipolaire juste et ordonné» et vanté l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) comme modèle d’un multilatéralisme équitable.
Le sommet de Tianjin a vu la participation d’une vingtaine de chefs d’État et de gouvernement, dont notamment les présidents iranien, turc et biélorusse ainsi que les Premiers ministres indien et pakistanais.
De son côté, Vladimir Poutine a profité de ce rassemblement pour défendre l’intervention russe en Ukraine. Selon lui, « cette crise n’a pas été déclenchée par l’attaque de la Russie », mais découle d’un « coup d’État en Ukraine soutenu par l’Occident » et des efforts visant à rapprocher Kiev de l’Otan et mettre les systèmes de défense occidentaux aux portes de la Fédération de Russie.
Ce sommet, le plus important par son ampleur, depuis la création de l’OCS en 2001, intervient dans un contexte de rivalités exacerbées : guerre en Ukraine, tensions commerciales sino-américaines, incertitudes autour du nucléaire iranien.
Les pays de l’OCS, qui représentent près de la moitié de la population mondiale et près d’un quart du PIB planétaire, se posent en contrepoids à l’influence hégémonique de l’Occident.
Pour Pékin, l’événement marque une démonstration de puissance diplomatique et militaire, avant la tenue d’un défilé prévu ce mercredi 3 septembre à Pékin, auquel participeront le président Poutine et de nombreux autres hauts dirigeants. La présence annoncée du dirigeant nord-coréen, Kim Jong Un, allié de Moscou, souligne encore les lignes de fracture internationales.
Si la Chine se dit neutre dans le conflit ukrainien, mais de nombreuses capitales occidentales soupçonnent une aide indirecte de la Chine à la Russie. Pékin, de son côté, accuse les Occidentaux d’alimenter la guerre en surarmant Kiev.