le Japon multiplie les enquêtes antidumping sur les produits chinois

Le gouvernement japonais a renforcé  sa riposte face aux soupçons de dumping, conséquence directe de la surproduction chinoise et de la pression exercée sur les exportations mondiales. Entre janvier et août, Tokyo a ouvert quatre enquêtes antidumping, un record depuis l’entrée en vigueur des règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) en 1995. Ces nouveaux cas portent à 21 le nombre total de procédures en cours.

Parmi les produits concernés figurent l’acier inoxydable laminé à froid en provenance de Chine et de Taïwan, l’acier galvanisé en provenance de Chine et de Corée du Sud, ainsi que le bisphénol A importé de Corée du Sud et de Taïwan. Le ministère du Commerce examine également l’éventuelle prolongation des droits de douane sur le carbonate de potassium sud-coréen, déjà sous surveillance depuis plusieurs années.

Selon la Fédération japonaise du fer et de l’acier, 70 % des enquêtes mondiales relatives au dumping dans le secteur sidérurgique  visent la Chine. Cette concentration illustre l’ampleur des déséquilibres créés par la stratégie industrielle de Pékin. Confrontée à une demande intérieure affaiblie par la crise immobilière, la Chine maintient une capacité de production excédentaire et redirige ses surplus vers les marchés étrangers, notamment le Japon, accentuant la pression sur les industriels locaux.

Le ministère japonais du Commerce reconnaît toutefois les limites de sa capacité d’action. Il ne dispose que d’une quarantaine d’agents pour instruire les dossiers, contre environ 300 aux États-Unis et 60 au sein de l’Union européenne. Une faiblesse structurelle qui pourrait ralentir la mise en œuvre de mesures correctives.

Dans son rapport annuel sur le commerce extérieur, le gouvernement souligne l’urgence de renforcer la coopération internationale pour contrer les pratiques jugées déloyales. Tokyo plaide pour une action coordonnée au sein des instances multilatérales, considérant que la multiplication des enquêtes reflète moins une volonté protectionniste qu’une nécessité de préserver la compétitivité de ses industries stratégiques.