L’UE durcit sa politique commerciale contre les importations d’acier chinois

La Commission européenne a dévoilé , un plan de protection commerciale sans précédent de l’Union européenne (UE) pour sauvegarder sa sidérurgie, menacée par des importations massives de l’acier chinois. Cette réaction défensive combine un doublement des droits de douane et une restriction drastique des quotas d’importation.

« En 2024, 18.000 emplois directs ont été supprimés dans la sidérurgie. Cette situation devait cesser», a déclaré le vice-président de la Commission, Stéphane Séjourné, justifiant cette intervention d’urgence. 

Le plan, qui nécessite l’approbation des 27 Etats membres de l’UE et du Parlement européen, vise à contrer des surcapacités mondiales estimées à cinq fois la consommation annuelle de l’acier en Union européenne.

La stratégie européenne repose sur un triple dispositif. Les quotas d’acier étranger exemptés de droits de douane seront réduits de 47 %, revenant à leur niveau de 2013. Les importations dépassant ces quotas verront leurs droits de douane doubler, passant de 25 % à 50 %, un alignement sur le niveau protectionniste nord-américain.

Enfin, une innovation réglementaire obligera les importateurs européens à déclarer le pays où l’acier a été « fondu et coulé », visant explicitement à empêcher les contournements via des pays tiers, par les exportateurs chinois.

L’annonce a été accueillie avec soulagement par la profession. Aditya Mittal, président d’ArcelorMittal, s’est dit « sincèrement soulagé », tandis que l’organisation Eurofer a salué « une bouée de sauvetage pour les sidérurgistes et les ouvriers» du secteur.

Ce dispositif, qui doit remplacer la clause de sauvegarde arrivant à expiration en 2026, est urgent selon Bruxelles. La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a appelé à une adoption « rapide », martelant : «Nous devons agir maintenant». 

Cette offensive s’inscrit dans une stratégie plus large de rééquilibrage commercial de l’UE, incluant des négociations en cours avec Washington pour une exemption douanière réciproque, pour pouvoir former un front commun face à la domination chinoise.