Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz a averti mercredi 15 octobre que son pays était prêt à reprendre les hostilités dans la bande de Gaza si le mouvement palestinien Hamas ne respectait pas pleinement les termes de l’accord de cessez-le-feu, en particulier concernant la restitution de toutes les dépouilles des otages israéliens.
« Si le Hamas refuse de respecter l’accord, Israël, en coordination avec les États-Unis, reprendra les combats et agira pour une défaite totale» du mouvement, a affirmé son bureau dans un communiqué, mais en réalité la menace de reprise des hostilité est souhaitée par le Premier ministre Benjamin Netanyahou qui cherche à éviter la relance de son procès devant la justice de son pays.
Cette déclaration fait suite aux affirmations du Hamas d’avoir remis «tous les corps auxquels [il] a pu accéder», une version que conteste Tel-Aviv.
Aux termes de l’accord, basé sur le plan du président américain Donald Trump, le Hamas devait remettre tous les otages, vivants et morts, dans un délai de 72 heures après la cessation des hostilités.
Le Hamas justifie les retards en invoquant des difficultés logistiques : « La récupération et l’extraction des dépouilles restantes nécessitent des efforts considérables et un équipement spécial» qui font défaut à Gaza suite à deux années de guerre destructrice. En échange de la restitution de trois dépouilles israéliennes mardi, Israël a autorisé le retour à Gaza de 45 corps de Palestiniens.
Cette crise s’inscrit dans un contexte humanitaire de plus en plus critique. L’ONU a exhorté Israël à ouvrir « immédiatement » tous les points de passage vers Gaza, alors que le principal poste-frontière de Rafah, avec l’Égypte, reste fermé.
«Nous voulons que l’accès soit totalement libre, et nous voulons que cela se fasse maintenant», a insisté Tom Fletcher, chef des opérations humanitaires de l’ONU, soulignant « l’urgence totale » de la situation.
Sur le terrain, l’aide transitant principalement par Kerem Shalom peine à répondre aux énormes besoins des populations de Gaza. Si Israël a récemment permis l’entrée de gaz, de tentes et de denrées alimentaires pour la première fois depuis mars dernier, les organisations humanitaires dénoncent des lenteurs administratives qui paralysent le passage des aides et leur distribution.
Une source humanitaire rapporte que des habitants affamés dans la Bande de Gaza interceptent désormais les convois pour survivre, compliquant l’acheminement ordonné de l’aide vers les populations les plus vulnérables.