Le Canada a annoncé avoir finalisé un accord lui permettant de rejoindre l’initiative européenne Security Action for Europe (SAFE), un mécanisme stratégique destiné à soutenir et accélérer les acquisitions de défense sur le vieux continent. Cette intégration marque une nouvelle étape dans le rapprochement sécuritaire entre Ottawa et l’Union européenne (UE).
Dans un communiqué, le bureau du Premier ministre canadien, Mark Carney a souligné que cette décision relevait de la volonté du nouveau gouvernement de «reconstruire, réarmer et réinvestir» dans les Forces armées canadiennes, l’objectif escompté étant de garantir aux militaires «l’équipement dont ils ont besoin, au moment où ils en ont besoin», tout en renforçant les capacités industrielles du pays.
Le Canada avait déjà posé les bases de cette coopération au début de cette année en signant un Partenariat de sécurité et de défense avec l’UE et en engageant des négociations pour participer à l’initiative SAFE, présentée comme un pilier central du plan européen Readiness 2030.
La conclusion de ces discussions ouvre désormais la voie à «des opportunités potentielles se chiffrant en milliards de dollars» pour les entreprises canadiennes du secteur de la défense, selon Ottawa.
Adoptée par les dirigeants européens en mai 2025, l’initiative SAFE prévoit l’octroi de prêts à long terme et à taux avantageux afin de faciliter des achats urgents et coordonnés de matériel militaire.
Inscrit dans la stratégie ReArm Europe/Readiness 2030, le programme vise à mobiliser plus de 800 milliards d’euros de dépenses militaires au sein de l’Union européenne au cours des prochaines années.
Si ces prêts demeurent réservés aux États membres de l’UE, l’Ukraine, les pays de l’Espace économique européen et ceux de l’Association européenne de libre-échange pourront accéder à des acquisitions conjointes. L’intégration du Canada offrira ainsi de nouvelles opportunités de coopération industrielle et opérationnelle avec l’UE.
Mark Carney a affirmé que ce rapprochement stratégique renforçait la solidarité transatlantique «dans un monde dangereux et divisé», précisant que la participation canadienne à SAFE permettra de combler des lacunes capacitaires importantes, d’élargir les débouchés pour les fournisseurs nationaux et d’attirer davantage d’investissements européens au profit du secteur canadien de la défense et de l’armement.

