Antonio Costa dénonce les « ingérences » de la nouvelle stratégie de sécurité américaine

Le président du Conseil de l’Union européenne, Antonio Costa, a vivement réagi à la nouvelle stratégie de sécurité nationale dévoilée par l’administration américaine, qualifiant certaines de ses formulations de « menace d’ingérence dans les affaires européennes ». S’exprimant à l’Institut Jacques Delors, Costa a insisté sur la nécessité d’un respect mutuel de la souveraineté entre partenaires transatlantiques.

Selon France Info, le dirigeant européen a estimé que Washington franchissait une limite en émettant des jugements sur la vie politique du Vieux Continent. « La seule chose que nous ne pouvons accepter, c’est cette menace d’ingérence dans la vie politique européenne », a-t-il déclaré, soulignant que les États-Unis ne sauraient « se substituer aux citoyens européens » pour déterminer quels partis politiques seraient légitimes ou non dans les États membres. « Si nous sommes alliés, nous devons nous comporter comme tels », a insisté Costa.

Le président du Conseil de l’UE a rappelé que les États-Unis demeurent un « allié important » et un « partenaire économique majeur » pour l’Europe, mais que cette relation doit reposer sur un équilibre et un respect réciproque des souverainetés nationales.

La stratégie de sécurité nationale américaine, publiée le 5 décembre, a suscité de nombreuses critiques sur le continent. Le document affirme notamment que si les tendances politiques actuelles se poursuivent, l’Europe pourrait devenir « méconnaissable en 20 ans », évoquant un risque de « déclin économique » et même d’« effacement civilisationnel ». Il met également en doute la capacité de plusieurs pays européens à maintenir des armées et des économies suffisamment robustes pour rester des alliés fiables au sein de l’OTAN.

Le texte reproche par ailleurs à l’Union européenne et à des organisations transnationales de « saper la souveraineté politique » et attribue certaines tensions sociales à la politique migratoire. Il évoque également la baisse démographique, la perte d’identité nationale et la montée de partis dits « patriotiques ».

Ces analyses ont provoqué de vives réactions parmi plusieurs responsables politiques européens, en particulier ceux attachés à l’intégration européenne et à la solidité de l’alliance transatlantique.