La ville d’Alep, située au Nord de la Syrie, a été le théâtre de nouveaux affrontements armés entre les Forces démocratiques syriennes (FDS), à majorité kurde, et des unités de l’armée syrienne, ravivant les tensions entre forces kurdes et autorités gouvernementales syriennes.
Ces affrontements meurtriers interviennent alors que les deux parties sont engagées dans des discussions visant à intégrer les institutions kurdes au sein de l’État syrien.
Selon l’agence de presse officielle Sana, des tirs de mortiers et de roquettes attribués aux FDS ont fait deux morts civils et huit blessés dans plusieurs quartiers de la deuxième ville du pays. Les FDS ont, de leur côté, accusé des combattants de factions gouvernementales d’avoir mené une attaque à l’arme lourde, causant la mort d’une femme de 57 ans et blessant 17 civils.
Les affrontements se sont concentrés dans les quartiers de Cheikh Maqsoud et d’Achrafieh, bastions kurdes situés au Nord de la ville d’Alep. Ces zones, restées sous le contrôle d’unités locales liées aux FDS et à leurs forces de sécurité, les Assayich, avaient enregistré des combats meurtriers en octobre, avant l’instauration d’un fragile cessez-le-feu.
Depuis la chute, en décembre 2024, du régime de l’ex-dictateur, Bachar al-Assad, renversé par Ahmed al-Charaa, Alep est passée sous l’autorité des nouvelles institutions syriennes. Toutefois, les quartiers kurdes ont conservé une large autonomie, malgré un accord de retrait conclu en avril dernier.
Ce nouvel épisode de violences intervient dans un contexte de négociations difficiles sur l’application, d’ici au 31 décembre, d’un accord prévoyant l’intégration des forces civiles et militaires kurdes au sein des institutions nationales. Il coïncide également avec la visite en Syrie du ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, qui a exhorté les Kurdes à ne pas entraver la stabilité du pays.
Ankara, qui considère la présence des FDS à sa frontière comme une menace directe, a multiplié les mises en garde ces dernières semaines. Soutenues par les États-Unis et piliers de la lutte contre l’organisation État islamique, les FDS contrôlent de vastes territoires stratégiques du nord-est syrien, riches en ressources agricoles et énergétiques, au cœur d’enjeux régionaux toujours sensibles.

