L’étape post-référendaire ne tarit pas de nouveautés. Désormais, ce sont les juges qui superviseront le renouvellement des listes électorales. Gage de transparence et d’impartialité, l’élaboration des listes électorales par une partie neutre a toujours été une revendication de la classe politique. A la veille de chaque échéance électorale, les listes ont constamment été un sujet de tiraillements entre les partis politiques et le ministère de l’Intérieur.Aujourd’hui, plus besoin de disputes sur une éventuelle omission ou un présumé gonflement des listes. Dorénavant, la commission chargée du renouvellement des listes électorales au niveau local, sera présidée par un juge et non plus par le président de la commune. Ainsi, la décision de confier cette tâche à des magistrats devrait-elle permettre d’aborder les législatives anticipées d’octobre avec plus de sérénité. Et surtout de donner un sens à la Constitution approuvée le 1er juillet par référendum, afin de hâter les réformes attendues. De fait, au-delà de la question incontournable des listes électorales, ce sont les élections anticipées d’octobre qui constituent le véritable enjeu. Les autorités tout comme la majorité de la classe politique, comptent sur ce rendez-vous crucial pour remettre sur selle le chantier des réformes. Parallèlement, des élections conduites proprement contribueraient à mettre fin à la contestation dans la rue. Les manifestants, même s’ils ont cruellement échoué à mobiliser la population et montré qu’ils demeuraient finalement minoritaires et socialement cloisonnés, n’en demeure pas moins accrocheurs. Depuis la première manifestation menée le 20 février, le mouvement éponyme continue de descendre régulièrement dans plusieurs villes du pays. La contestation qui se fonde sur la dénonciation de la corruption et la dépravation de la vie politique, pourrait être désamorcée par une plus grande détermination des pouvoirs publics à lutter sérieusement contre ces dérives.Car l’un des premiers résultats concrets escomptés des prochaines élections, est l’émergence d’une nouvelle génération de décideurs politiques et de gestionnaires de la chose publique. Des objectifs qui sont inscrits dans les ambitions de la nouvelle Constitution et qui visent à tourner définitivement la page des édiles et des responsables véreux ou incompétents.