Depuis vingt-quatre heures, les cercles d’influence de Rabat et Casablanca n’en finissent pas de spéculer sur l’identité du futur ambassadeur du Maroc à Paris, après qu’El Mostapha Sahel, actuel titulaire du poste, aie été nommé conseiller de Mohammed VI mercredi dans l’après midi. Les deux villes rivales ont semble-t-il des champions différents, puisque dans la capitale économique, c’est le ministre délégué à l’intérieur, Saad Hassar, qui tiendrait la corde, là ou Taïeb El Fassi Fihri a les faveurs des r’batis. Il faut dire que ce dernier, avec près de trois décennies de diplomatie derrière lui, serait un successeur logique pour El Mostapha Sahel, bien que certains observateurs estiment que l’actuel ministre des affaires étrangères serait apparemment en bout de course.
Ces mêmes observateurs ajoutent qu’El Fassi-Fihri souhaiterait en réalité pour lui la création d’un poste taillé sur mesure : celui de conseiller diplomatique du souverain, et ce « à l’image d’un Jean David-Levitte, Sherpa de Nicolas Sarkozy, dont la personnalité complexe et les manières florentines fascinent Taïeb El Fassi », ajoute notre source. Pour le ministre des affaires étrangères, l’échéance du 25 novembre (date des élections législatives) constitue une grande angoisse car elle pourrait signifier son départ du ministère des affaires étrangères, qu’il n’a quitté que lors d’un bref intermède en 1998, pour rejoindre le … Cabinet Royal. Saad Hassar, quant à lui, peut compter sur certains réseaux français s’il venait à prendre le poste, et notamment sur sa proximité avec Brice Hortefeux, ancien ministre de l’intérieur et confident de Nicolas Sarkozy.
Cependant, El Fassi-Fihri comme Hassar sont tous deux plutôt proches de l’actuelle majorité présidentielle (UMP), et pourraient se retrouver sans relais si les socialistes revenaient au pouvoir lors des prochaines présidentielles françaises. Selon d’autres experts de la chose politique, Mohammed VI, dont l’on connaît le sens de l’anticipation, pourrait mettre tout le monde d’accord en nommant une personnalité « incontestable », afin de ne froisser ni Sarkozy ni les Socialistes et se ménager ainsi une marge de manœuvre confortable pour assurer la continuité des excellentes relations entre la France et le Maroc.
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