Pour les journalistes algériens qui feignaient d’ignorer que l’Algérie est partie prenante dans le conflit du Sahara, ils ont été bien servis par le président français Emmanuel Macron qui, en visite à Alger mercredi, a calmement répondu que « le dialogue entre l’Algérie et le Maroc sur cette question est primordial ».
Interrogé par deux quotidiens algériens sur la position de Paris supposée favorable au Maroc sur cette question, le chef d’État français a répondu sans détours : « Notre position équidistante sur cette question est bien connue et n’a pas changé. Et elle ne changera pas. Le dialogue entre l’Algérie et le Maroc sur cette question est primordial ».
Poursuivant avec la même clarté : « Ensemble, avec l’appui de la communauté internationale, vos deux pays doivent œuvrer à la résolution de cette crise. Son règlement constitue un énorme défi pour l’intégration du Maghreb. Elle représente un blocage économique majeur pour la région. J’espère que le Maroc et l’Algérie sauront dépasser leur divergence pour construire un Maghreb fort, uni et prospère ».
Emmanuel Macron a insisté au début de sa réponse sur la position de Paris dans le dossier du Sahara, en disant « Elle ne changera pas ». Outre le fait que la France défend, depuis des années au sein du Conseil de sécurité de l’ONU, un règlement au Sahara sur la base du plan d’autonomie, la réponse du président français se démarque cette fois par deux nouveautés capitales :
D’abord, le chef d’État français n’évoque pas le Polisario. Un désintérêt pour ce mouvement qui traduit bien le peu de cas qu’Emmanuel Macron accorde au front séparatiste, dérisoire courroie de transmission aux ordres des généraux algériens. Le second point à relever dans la réponse du chef de l’Elysée, c’est qu’il se départit du langage diplomatique consacré dans l’affaire du Sahara, en touchant du doigt l’essentiel : « Le dialogue entre l’Algérie et le Maroc sur cette question est primordial », assure le président français avant d’enchaîner : les « deux pays doivent œuvrer à la résolution de cette crise ».