A quelques jours d’un vote décisif sous la nouvelle Constitution, la campagne électorale bat son plein. Dans la rue, les militants et sympathisants des divers partis défilent en cortèges, distribuent dépliants et flyers aux passants. Les médias audiovisuels et écrits ne sont pas en reste. Mais l’apparition des leaders et des candidats sur les ondes laisse un arrière-goût de travail bâclé.
Un empressement qui cache mal une évidente impréparation. C’est à se demander si les partis en lice disposent réellement de feuilles de route pour l’après 25 novembre. Ainsi à vouloir se démarquer des concurrents, partis politiques et candidats se lancent dans une surenchère de promesses qui frôle la caricature. Personne ne trouve plus de honte à s’engager sur des taux de croissance annuels de pas moins de 7%. Un chiffre quasi extravagant par les temps de crise qui courent. Pire encore, certains candidats appartenant aux partis de la majorité sortante, n’hésitent pas à tirer à boulets rouges sur le bilan de leurs propres ministres. Pour sa part, le dirigeant du Mouvement Populaire, Mohand Laenser a pris ses distances du gouvernement dans lequel il a pourtant siégé au cours des derniers mois. Pour lui, cette participation est à mettre sur le compte de la volonté du MP de sauver le gouvernement d’une crise politique aiguë.
Alors que les fondamentaux économiques du pays sont mis à rude épreuve par des décisions hasardeuses prises par le gouvernement sortant, les candidats préfèrent botter en touche. Pire, au lieu d’expliquer à l’opinion les véritables défis économiques et financiers auxquels le pays est confronté, ils trouvent un étrange plaisir à multiplier des promesses électorales aussi dangereuses qu’irréalisables. Tous les partis ont rivalisé de crâneries pour promettre 200.000 emplois par an, voire plus. D’autres promesses au relent populiste comme celle avancée par le PJD, laissent pantois. Augmenter le salaire minimum de presque 50% pour le porter d’un seul trait à pas moins de 3000 DH par mois. De telles promesses justifient amplement de s’interroger sur le sérieux et la responsabilité politique de ceux qui les profèrent.