Fini les annonces fracassantes des premiers jours. La salutaire transparence que les dirigeants du PJD ont affichée au départ comme devise de communication, est apparemment derrière nous. Le nouveau chef du gouvernement a visiblement fait le choix de ralentir ses sorties médiatiques. Résultat, en l’absence d’informations avérées, les journalistes et commentateurs en sont réduits aux supputations les plus fantaisistes.
Ainsi, depuis l’annonce par Abdelilah Benkirane durant le week-end, que la liste du gouvernement sera connue dans les deux prochains jours, les rédactions se sont emballées. L’opinion publique a eu droit à autant de gouvernements qu’il y a de journaux et de sites web sur la place. En l’absence de déclarations transparentes et authentiques, les médias n’en finissent pas de rabâcher les mêmes approximations. Et pour ne rien arranger, une brouille de dernière minute apparaît entre les deux piliers de la majorité, le PJD et l’Istiqlal. Il serait question du poste très recherché de l’Equipement et des transports, détenu dans le gouvernement sortant par l’Istiqlalien Karim Ghellab. Vu les succès réalisés par ce département et les perspectives à venir, les islamistes du PJD, arrivés premiers aux législatives du 25 novembre, souhaitent en tirer également profit. Une ambition qui ne serait pas du goût des conservateurs de l’Istiqlal, qui exigent de garder l’heureux ministère dans leur giron. Le vieux hizb l’Istiqlal menacerait même de se retirer de la majorité, lançant ainsi un défi imprévu au chef du gouvernement désigné. Un vrai imbroglio pour Benkirane qui se croyait peut être au bout de sa peine. N’a-t-il pas péché par précipitation ? Malgré les démentis du PJD sur l’intention prêtée à l’Istiqlal de quitter la majorité, cet épisode montre à quel point les vieux réflexes partisans ont la vie dure.
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