Le suspens est à son comble au Maroc alors que plusieurs sources crédibles font état de la nomination par le roi Mohammed VI du gouvernement présidé par l’islamiste modéré Abdalilah Benkirane aujourd’hui à la mi-journée. La prestation de serment des ministres devrait se dérouler finalement dans la capitale Rabat et non au palais d’hiver d’ Ifrane, petite station de ski ou se niche la prestigieuse université marocco-saoudienne d’Al Akhawayn (« Les deux frères » en arabe ) créée par Hassan II et le roi Fahd d’Arabie Saoudite. Selon les indiscrétions qui circulent à Rabat sur les personnalités marquantes du futur « Team Benkirane », il est à noter la possible entrée de Youssef Amrani comme ministre des affaires étrangères. Il renoncerait alors à son poste de secrétaire général de l’Union Pour la Méditerranée (UpM) , pour lequel il avait abandonné il y a près d’un an le secrétariat général de ce même MAEC. Autre surprise, la nomination « fortement probable » de l’homme d’affaires Aziz Akhannouch, qui a démissionné du RNI dès le 1er Janvier, ouvrant ainsi la voie à sa participation au gouvernement. Selon d’autres sources, le gouvernement devrait comporter plusieurs ministres « apolitiques » sur lesquels il y aurait « convergences de vues » entre le palais et Abdelilah Benkirane. Face à ce nouveau gouvernement, c’est un cabinet royal élargi qui devrait assurer le suivi des grands chantiers du roi, récemment renforcé par l’arrivée de Fouad Ali Himma, Yassir Zenagui, puis…Taïeb Fassi Fihri. Ce dernier devrait, en toute logique, superviser les dossiers de politique étrangère, inaugurant ainsi la fonction de Sherpa du souverain marocain. Selon plusieurs connaisseurs du landerneau politique marocain, les discussions entre le palais et le chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, auraient été empreintes de « sérieux et responsabilité » , et le retard pris pour former le gouvernement aurait été du en grande partie à des hésitations au sein du parti de l’Istiqlal, seconde composante de la majorité, qui serait traversé par des dissensions internes qui devraient, en toute logique, pousser vers la porte de sortie Abbas El Fassi, secrétaire général du mouvement.
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