Algérie: Le général Gaid Salah ne convainc pas la rue

L’Algérie retient son souffle ce mercredi, au lendemain de la demande du chef de l’armée, le général Ahmed Gaid Salah (qui a valeur de décision) de destituer le président Bouteflika, mais d’ores et déjà de nombreux Algériens considèrent que ce lâchage tardif du chef de l’État n’est qu’une manœuvre pour sauver le « système », dont la rue exige la fin.

Dans le landernau politique, la sortie du chef de l’armée a provoqué un grand déballage, y compris dans les rangs des partis qui  soutenaient la prolongation du mandat de Bouteflika.

Ahmed Ouyahia, le chef du RND et premier ministre limogé le 12 mars dans le sillage des manifestations populaires, a officiellement demandé, mercredi, la démission du président.

Son bras droit et porte-parole du RND, Seddik Chihab, est allé plus loin. « Le régime Bouteflika n’est qu’un cancer qui gangrène le corps de l’Etat », a-t-il martelé mardi soir, faisant allusion au clan présidentiel mené par Saïd Bouteflika, le frère du président.

Pour sa part, Ali Ghediri, ex-candidat à la présidentielle, a estimé plus judicieux de « pousser le président à la démission » afin de « gagner du temps ».

Une chose est sure, le fait que ce soit le chef de l’armée, le général Ahmed Gaid Salah, qui ait demandé l’application de l’article 102 de la Constitution pour destituer le président, montre que la grande muette est le véritable détenteur du pouvoir en Algérie.

La question qui se pose à l’approche du vendredi, jour des grandes manifestations depuis un mois, est la réaction de la rue qui a accueilli froidement l’initiative du chef de l’armée et qui exige toujours la « fin du système ».