Le gouvernement Benkirane fait face à son premier test social ce week-end. Les deux grands syndicats CDT et FDT ont décidé de manifester dimanche à Casablanca. L’objectif affiché est de protester contre la paralysie du gouvernement face aux problèmes qui s’accumulent.
Aggravation du chômage, accroissement continu du coût de la vie, enchaînements des grèves, services publics constamment perturbés et inefficaces, etc. Face à tous ce gâchis, le gouvernement fait preuve d’une affligeante impuissance à agir, réprouvent les deux centrales syndicales. Il est vrai que, jusqu’à présent, le cabinet Benkirane s’est peu empressé d’honorer ses promesses électorales. Beaucoup voient dans les promesses économiques et sociales du PJD de simples paroles de campagne. Attendu sur de grandes réformes dans l’administration et la lutte contre la corruption, le chef du gouvernement Abdelilah Benkirane a surtout brillé par des déclarations de bonnes intentions. Les mesurettes tentées par ses ministres dans les agréments de transport ou l’audiovisuel se sont révélées sans portée réelle sur la vie des gens. Pire, elles ont soulevé un débat stérile et provoqué une perte de temps inutile. A côté, c’est la grande déception chez les petits fonctionnaires et les employés, sans parler des chômeurs, parmi lesquels des milliers de jeunes diplômés qui cherchent vainement à décrocher un premier emploi. Aussi, la protestation de dimanche menace-t-elle de faire du bruit. Surtout que d’autres syndicalistes et des courants de l’opposition comptent rejoindre la CDT et la FDT dans ce mouvement des indignés. Car le mot d’ordre brandi par les deux syndicats est « la dignité d’abord » pour répondre au mépris manifesté par le gouvernement au dossier social.
Présentée comme une première « marche nationale de protestation des travailleurs », la manifestation de dimanche risque de ne pas être la dernière. L’étape suivante sera la grève générale si rien ne change, préviennent les syndicalistes.