Les grèves en série qui paralysaient les arrondissements et administrations locales au Maroc semblent avoir pris fin pour de bon. Les syndicats les plus représentatifs du secteur auraient finalement eu gain de cause après de longues et nombreuses négociations avec le ministère de tutelle. En réalité, le grand gagnant de cette fin du bras de fer entre le personnel des collectivités locales et l’administration centrale, ce n’est autre que le citoyen qui peut enfin souffler un grand « ouf » de soulagement. Pour ce dernier c’était le ras-le-bol généralisé en se rendant dans un arrondissement pour apprendre que les fonctionnaires observaient trois jours de grève par les cinq jours ouvrables de la semaine. A la reprise du service, il a droit à une file d’attente interminable due à l’entassement des demandes de documents administratifs, aussi simples soient-ils (actes de naissance, attestation de résidence, légalisations, etc.). A chaque fois c’était un véritable parcours de combattant auquel s’y prête le citoyen dès lors qu’il fait appel aux services des arrondissements et des Mouqataât. Les syndicats nationaux des collectivités locales affiliés à la CDT, la FDT, l’UNTM et l’UGTM ont finalement conclu avec le ministère de l’Intérieur, un accord devant être signé hier mardi ou au plus tard ce mercredi 4 juillet. Les syndicalistes ont obtenu satisfaction pour la plupart de leurs revendications. Ainsi le statut des fonctionnaires et agents des collectivités territoriales, sera révisé dès septembre prochain et un projet de loi portant organisation de la Fondation des œuvres sociales du personnel des collectivités locales sera soumis au parlement lors de sa session d’automne. Le ministère leur a également promis la titularisation de 7.500 fonctionnaires temporaires et la suppression du grade 7 pour le remplacer par un autre grade avec une révision de la grille de notation et d’avancement.
Côté indemnitaire, un point qui est resté en suspension depuis 2007, il a été convenu de procéder à la révision des indemnités dès le mois de février 2013 et de revoir la liste des fonctionnaires ayant droit à l’indemnisation pour travaux pénibles et polluants. Les deux parties ont par ailleurs convenu de programmer deux rounds de dialogue en février et septembre de chaque année.
A en croire le secrétaire général du Syndicat national des collectivités locales affilié à la Confédération Démocratique du Travail, Mohamed El Mers, « le mouvement de grève est aujourd’hui terminé après la signature de l’accord avec le ministère de l’intérieur ». Et c’est tant mieux pour tout le monde.