Depuis qu’on en parle, la réforme des caisses de retraites avait fini par prendre l’allure d’une arlésienne. Presque une décennie d’hésitations et de divergences a semé le doute chez les plus optimistes. Mais la machine vient d’être relancée sous la contrainte du temps qui presse. Les caisses de retraites n’ont plus le choix, particulièrement la CMR qui devrait connaître ses premiers déficits à la fin de l’année.
La Caisse Marocaine des Retraites devrait enregistrer un déficit de plus de 300 millions de dirhams à fin 2012. Si rien n’est fait pour redresser la barre, les choses s’aggraveront dès l’année prochaine, pour devenir incontrôlables par la suite en l’absence de solution. Les autres régimes de retraite devraient être confrontés à des difficultés comparables à moyen terme. C’est dans ce contexte contraignant que le comité technique sur la réforme tient ce vendredi une réunion cruciale, à l’issue de laquelle il devrait présenter ses conclusions à la Commission Nationale sur les Retraites. Après d’innombrables études et avis commandés depuis 2003, dont celui du Bureau International du Travail (BIT), le comité technique doit à présent mettre sur la table les divers scénarios possibles. L’objectif est de parvenir à une formule acceptable et durable pour une réforme tant attendue des systèmes de retraite. Jusqu’à présent, les partenaires sociaux ne sont pas parvenus à s’entendre sur les divers scénarios. Entre le regroupement des diverses caisses de retraite ou la création de deux pôles, l’un dédié au secteur public, l’autre au privé, les avis et les intérêts des syndicats, des caisses de retraite ou du patronat divergent. La gabegie et les gaspillages qui ont marqué la gestion des régimes de retraite, et particulièrement la CNSS sont encore présents dans les esprits.
Mais quels que soient les arbitrages auxquels devrait avoir recours le Comité technique entre augmentation des cotisations ou relèvement de l’âge du départ à la retraite à 65 ans ou encore le mixage de diverses formules, les hésitations et les atermoiements ne sont plus de mise.