Le chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane semble ne pas avoir d’autres choix que de céder à la demande de remaniement ministériel exigé par le parti de l’Istiqlal, l’un des principaux membres de la coalition gouvernementale. Un mémorandum élaboré en ce sens par le SG du parti de l’Istiqlal (PI), Hamid Chabat, va atterrir ce jeudi sur les bureaux du chef de l’exécutif. Même s’il compte le faire par contrainte pour sauver les rangs de la majorité, Benkirane, chef du Parti Justice et Développement (PJD) va tenter d’en limiter les dégâts en procédant, selon des sources partisanes proches du parti islamiste, à un remaniement ministériel très « restreint ». Ce lifting ne touchera que certains portefeuilles détenus actuellement par des ministres issus du vieux parti nationaliste tels celui de l’Economie et des Finances détenu en partage par l’istiqlalien, Nizar Baraka et le PJDiste Driss Azami El Idrissi, ou le département de l’Education nationale détenu par l’istiqlalien, Mohamed El Ouafa. Selon les mêmes sources, Chabat a dans son viseur les ministres appartenant au clan Fassi dont ceux proches de la famille de l’ancien chef du gouvernement et ex-secrétaire général du parti de l’Istiqlal, Abbas El Fassi.
Pour éviter l’effritement de sa coalition gouvernementale, Abdelilah Benkirane a rencontré ces dix derniers jours le chef du Parti du Progrès et du Socialisme (PPS), Nabil Benabdellah avant de recevoir le chef du Mouvement Populaire, Mohand Laenser. Au menu de ces concertations figurait en premier chef, la question du remaniement ministériel, mais également la coordination du PJD avec ces deux formations en prévision des prochaines échéances électorales. Les chefs des trois, ajoutent les mêmes sources, craignent un ras de marée des candidats du PI aux prochaines élections communales et qui pourrait chambouler de fond en comble, l’actuel paysage politique. Pour le moment, l’imprévisible Hamid Chabat donne du fil à retordre aux chefs des partis de la coalition, en proférant à chaque occasion, ses menaces de faire basculer son parti dans le rang de l’opposition. A présent, les observateurs aimeraient bien savoir si les ardeurs du trublion Chabat vont se calmer avec le remaniement, ou au contraire celui-ci va en profiter pour passer à la vitesse supérieure et exiger d’autres concessions de ses alliés au sein du gouvernement Benkirane ?