Le gouvernement ne s’attendait peut être pas à ce que le roi le pointe de manière aussi franche et directe sur les dérives de l’enseignement qui deviennent une préoccupation nationale.
Pourtant, l’avertissement royal n’est pas le premier que Mohammed VI adresse au sujet de l’éducation et de la formation. Dès 1999, le souverain a érigé la réforme de l’enseignement et de la formation en priorité nationale. L’adoption en l’an 2000 de la Charte nationale de l’éducation et de la formation et les efforts inlassables entrepris depuis pour la généralisation de l’éducation dans le primaire, la lutte contre l’abandon scolaire et la réduction considérable de l’écart de scolarisation entre filles et garçons, en représentent quelques illustrations.
Mais devant la poursuite des surenchères politiques et des rivalités partisanes qui paralysent toute réforme du système éducatif public, le roi a réagi et plutôt fermement. Car, on sent que la mise au point acerbe du roi Mohammed VI en direction du gouvernement traduit les réelles préoccupations des parents et des jeunes pour l’avenir de l’enseignement dans le pays. Pendant ce temps, Abdelilah Benkirane non seulement ne fait rien pour remédier à la situation, mais se permet de mépriser les quelques acquis engrangés par le programme d’urgence lancé il y a à peine quatre ans.
Le souci obsessionnel de Benkirane et de ses amis du PJD de mettre la main sur les principaux leviers de l’Etat leur a certainement fait oublier l’essentiel. Car à quoi serviraient ces batailles dérisoires autour de portefeuilles éphémères, d’où l’avenir éducatif et professionnel de la jeunesse marocaine est totalement absent ?