Migration clandestine, terrorisme, réseaux de trafics de toutes sortes… autant de défis communs qui ont amené les polices marocaine et espagnole à joindre leurs efforts pour faire face conjointement à ces menaces devenues quotidiennes.
La création d’un Comité stratégique de police la semaine passée est visiblement liée à l’accentuation de la traque des groupes islamistes extrémistes et à la lutte contre les réseaux de passeurs de clandestins. La nouvelle politique migratoire lancée par le Maroc il y a quelques semaines, et que Madrid soutient de tout son poids, n’est pas étrangère à la création de cette instance. Réunis en séminaire à Cordoba sous le thème « Nouveaux défis, davantage de coopération », les responsables des polices des deux pays ont scellé leur entente par la mise en place de cet organe sécuritaire commun.
La nouveauté, c’est que la présidence du Comité stratégique a été confiée conjointement aux deux chefs de la police marocaine et espagnole. Bouchaib Rmail et son homologue espagnol Ignacio Cosidó auront pour ainsi dire les coudées franches afin d’agir en fonction des circonstances. En plus de sa réunion annuelle ordinaire prévue alternativement au Maroc ou en Espagne, le Comité stratégique pourra tenir des réunions extraordinaires à la demande de l’une des deux parties.
En matière de lutte antiterroriste, les réseaux qui convoient les jihadistes vers la Syrie et d’autres zones de combats au Moyen orient sont l’une des cibles de la coopération sécuritaire bilatérale. Des deux côtés du détroit, les services de sécurité tiennent les jihadistes à l’œil. En plus, la coordination sécuritaire bilatérale est adossée à une non moins efficace coopération dans le domaine judiciaire. Le dernier acte en date a été la décision de l’Espagne, la semaine dernière, d’extrader au Maroc Mohamed El Bali, réclamé par la justice marocaine pour « constitution d’un groupe terroriste, préparation et exécution d’attentats terroristes ».