Le Maroc et l’Union européenne reprennent, ce lundi à Bruxelles, le 4ème round des négociations pour la conclusion de l’Accord de libre-échange complet et approfondi. L’ALECA devrait marquer un tournant dans les relations commerciales entre les deux parties, bien qu’il inquiète certains milieux économiques marocains.
Cet accord dont les négociations ont débuté en avril 2013 à Rabat, est le premier du genre que l’UE négocie avec un pays du Sud de la méditerranée. Bruxelles estime qu’il est l’aboutissement logique du partenariat multidimensionnel développé avec le Maroc. Les réformes politiques et économiques menées par le Royaume l’habilitent donc à évoluer vers des relations plus rapprochées, d’autant que le Maroc bénéficie depuis 2008 du Statut avancé avec l’UE. Sur une projection géostratégique, l’Union européenne est de plus en plus convaincue du rôle éminemment stabilisateur du Maroc dans une région troublée et incertaine aux portes de l’Europe. Bruxelles est, de surcroît, persuadée que la position géographique et la politique volontariste du Maroc en tant que passerelle entre l’Europe et l’Afrique, est authentique.
C’est certainement ce qui explique pourquoi les négociateurs européens souhaitent avancer rapidement vers la conclusion de l’ALECA. Un accord promis à marquer un véritable tournant dans les relations commerciales entre l’UE et le Maroc. Mais si l’UE espère aller plus vite, les autorités marocaines préfèrent évoluer graduellement afin de préparer l’économie marocaine à une intégration en douceur dans le marché européen. L’adéquation des normes réglementaires, les investissements, les marchés publics, la protection des secteurs fragiles sont, entre autres, des questions que de nombreux chefs d’entreprises marocains recommandent d’adresser avec la plus grande prudence.
Ces cercles économiques craignent en effet que l’ALECA ne se traduise par un déséquilibre commercial important au détriment du Maroc. Les écarts sensibles de développement risquent de désavantager les secteurs économiques les moins compétitifs.