Ca va bientôt chauffer chez les camarades de Nabil Benabdellah, à l’occasion 9ème congrès national du PPS, prévu du 30 mai au 1er juin à Bouznika.
A quelques jours seulement de cette grande messe, Benabdellah qui est pour le moment l’unique candidat à sa propre succession à la tête du PPS, tente de calmer les esprits parmi ses troupes et d’étouffer dans l’œuf une éventuelle rébellion ou fronde à l’interne.
Lors d’une conférence de presse lundi dernier à Rabat, le chef du parti ex-communiste a tenu à rassurer cadres-dirigeants et militants, en déclarant qu’il ne s’opposait point à d’autres candidatures pour la direction du parti. L’élection à ce poste, soutient-il, «dépend de la volonté commune de ses membres ou d’une majorité de ses affiliés».
Et Nabil d’ajouter d’un air confiant et souriant : « celui qui désire se porter candidat au poste de secrétaire général du parti sera le bienvenu! ». Un vieux militant qui suivait la conférence s’est empressé de commenter que le message s’adresse bel et bien aux ténors du PPS qui font en coulisse, un travail de fourmilles, pour déloger Benabdellah. Leur tâche est difficile, mais le coup vaut la chandelle, a-t-il dit.
Nabil Benabdellah a fait état également d’un soi-disant consensus tant au niveau des préparatifs que durant les débats attendus au 9ème congrès. Mais, cet avis ne fait pas l’unanimité parmi un bon nombre de cadres dirigeants de la vieille garde communiste, tels Mohamed Grine, membre du conseil de la présidence du PPS. Les détracteurs et opposants de Nabil ont plutôt le pressentiment que ça va barder durant la grande messe. Ils lui reprochent entre autres d’avoir trahi l’esprit de l’idéologie communiste et de la tendance progressiste de leur parti, en faisant alliance avec les Islamistes du PJD.
Nabil réfute une telle interprétation, assurant que l’alliance du PPS avec le PJD pour la gestion de la chose publique, s’est faite sur la base d’un programme gouvernemental et non sur des bases idéologiques. Pour enfoncer un peu plus le clou dans le dos de ses détracteurs, il a avoué qu’il n’a jamais été question pour le PPS de se retirer du gouvernement.
Vraisemblablement, Benabdellah cherche à travers cette sortie médiatique, à délier les langues pour apparemment éviter les mauvaises surprises de dernières minutes, et bien préparer ses hommes à l’offensive de ses détracteurs à Bouznika. Une belle astuce si ces derniers mordent à l’hameçon.