C’est finalement le bon sens qui a prévalu à l’ONU. En renouvelant pour un an le mandat de la MINURSO sans modification des compétences de la mission onusienne, le Conseil de sécurité a évité un véritable piège pour la question du Sahara.
Les prétendues violations des droits humains dans lesquelles l’Algérie et le Polisario tentaient d’attirer l’Onu, sont une machination dont l’objectif premier est de saboter la proposition marocaine d’autonomie au Sahara. Les grandes puissances, mais aussi les autres pays membres du Conseil, en sont parfaitement conscients, la résolution ayant été adoptée à l’unanimité. Tous considéraient avec beaucoup d’appréhension les risques d’un enlisement de la question du Sahara à cause de prétentions incertaines. Car, tout le monde le sait, y compris les membres de la MINURSO, les supposées violations des droits de l’homme sont une affaire plus virtuelle que factuelle. Il s’agit d’un battage médiatique systématique, sur lequel se sont concentrés ces quatre dernières années le Polisario et l’Algérie, avec l’appui logistique et digital mis gracieusement à disposition par des ONG et syndicats espagnols.
Le scénario est devenu classique : quelques dizaines d’enfants et d’adolescents sortent dans la rue à Laayoune et commencent à casser les vitrines et les devantures des commerces, provoquant l’intervention des forces de l’ordre. Au même moment, leurs compères filment depuis des cachettes aménagées à proximité, la scène avec leur smartphones. Grâce au libre accès à Internet partout au Maroc, les vidéos sont aussitôt postées sur la toile mondiale, et le tour est joué. Les médias algériens et espagnols prennent ensuite le relais, criant au scandale et exigeant l’instauration d’un mécanisme de surveillance des droits humains au Sahara. Une autre question sur laquelle insiste subsidiairement la campagne médiatique menée par l’Algérie, via le Polisario, est celle de la prétendue exploitation inéquitable des richesses naturelles du Sahara. Une pure mystification quand on sait que les cités modernes de Laayoune et Dakhla aujourd’hui étaient de simples bourgades ensablées au moment du départ forcé des espagnols en 1975.
C’est pour attirer l’attention sur de telles dérives qui auraient pu remettre en cause le processus de règlement politique dans son ensemble, que le roi Mohammed VI est intervenu personnellement. L’entretien téléphonique et le message du souverain au secrétaire général de l’ONU a, dans ce sens, été décisif. Le souverain a en effet attiré l’attention de Ban Ki-moon sur les « options périlleuses » qui risquaient de dévier le processus de négociations pour le règlement de l’affaire du Sahara.
Du reste, l’appel du Conseil de sécurité incitant les parties en conflit à faire preuve de réalisme et de sens du compromis, n’a pas beaucoup de significations à part celle-ci : la communauté internationale est consciente que les visées des généraux algériens de créer de toutes pièces un autre Etat, dans un vaste désert de quelques centaines de milliers d’habitants, seraient une aventure inconsidérée aux conséquences incalculables.