On y est. Les marocains se prononcerons aujourd’hui sur la réforme constitutionnelle. Et c’est dans les urnes que les pro-constitution et les anti-constitution seront départagés. Après les récents, essoufflement de la contestation et montée en puissance des défenseurs du projet. La victoire du oui s’affirmait de plus en plus comme une évidence. Et ce, malgré les incertitudes relatives aux taux de participation. Car, s’il faut le rappeler, au moment où, médias, partis, syndicats, organisations et même mosquées appellent au vote favorable, les opposants au projet de réforme, continuent d’appeler au boycott.Le Maroc est entrain de vivre un tournant majeur de son histoire et est en passe de parfaire le processus de transition démocratique, enclenché depuis les années 90, et accéléré par le printemps arabe. Certes, depuis l’ascension au trône de Mohamed 6 le Maroc est en chantier. Et si d’importantes réformes sur les plans politique, économique et social ont été menées, le plus gros reste à faire.Le Maroc ne s’en cache d’ailleurs pas, et a fait le choix, d’une politique de réformes graduelle. La nouvelle constitution, prépare d’avantage le terrain pour le passage à une monarchie parlementaire qu’elle ne décrète une démocratie. Laquelle, au passage, ne se décrète pas. La nouvelle constitution est un moyen, et non une fin, qu’il va falloir accompagner par des changements à de multiples niveaux. Le Maroc en est conscient. Tout en se conformant aux principes et valeurs universels, le Maroc a mis les bouchées doubles pour renforcer l’état de droit et élargir l’espace des libertés. Le pays a su faire preuve de lucidité en gardant présent à l’esprit certaines réalités qui lui sont propres. Exemple de la religion où le roi est demeuré commandeur des croyants. Le cas contraire aurait eu un impact négatif certain. Cela aurait été comme offrir sur un plateau d’argent aux extrémistes les plus radicaux l’occasion rêvée d’instrumentaliser la religion au profit de leurs propres fins politiques.Ceci étant, la mobilisation du corps électoral constitue le réel enjeu de ce référendum et donnera par conséquent, toute sa légitimité, au projet de réforme. Une faible participation pourrait relancer les revendications, avec un risque d’escalade démesurée, et surtout irréaliste de celles-ci.