Le bureau du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a annoncé dans un communiqué mettre fin à sa coordination sécuritaire avec Israël après le raid militaire israélien meurtrier mené hier jeudi dans le camp de réfugiés de Jénine.
Hier jeudi dans la matinée, neuf personnes ont été tuées dans cette ville du nord de la Cisjordanie occupée, lors d’un raid extrêmement violent, mené par les forces israéliennes. Si celles-ci visaient officiellement des membres de l’organisation Jihad islamique qui, d’après le ministre de la Défense Yoav Gallant, planifiaient une attaque en Israël, le raid a également fait des victimes civiles, dont une vieille dame, tuée d’une balle dans le cou.
Les autorités palestiniennes, qui ont dénoncé un « massacre », ont dit prendre la décision de mettre un terme à leur coordination sécuritaire avec Israël « à la lumière des agressions répétées contre le peuple palestinien et des violations d’accords signés, notamment sécuritaires ».
Le département d’Etat américain a dit regretter cette décision, jugeant « très important que les parties maintiennent, voire approfondissent, leur coordination sécuritaire ». Le chef de la diplomatie américaine Anthony Blinken doit se rendre lundi et mardi en Israël et en Cisjordanie pour insister, selon Washington, sur « la nécessité urgente de prendre des mesures de désescalade ».
L’Autorité palestinienne avait déjà pris une décision similaire en mai 2020 pour protester contre un projet israélien d’annexion de pans de la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par l’armée israélienne depuis 1967.
Héritée des accords de paix d’Oslo de 1993 qui ont débouché sur la création de l’Autorité palestinienne, la coordination sécuritaire entre Israéliens et Palestiniens avait repris en novembre 2020. Sa suspension avait eu un effet notamment sur les transferts de patents vers des hôpitaux israéliens.