Dans un contexte de réchauffement diplomatique entre l’Iran et les pays de la région du Moyen-Orient, le président iranien, Ebrahim Raïssi est arrivé ce mercredi à Damas pour une visite officielle en Syrie, la première du genre d’un chef d’Etat iranien depuis le début de la guerre en 2011 dans ce pays soutenu fermement par Téhéran.
Durant cette visite de deux jours, Ebrahim Raïssi est accompagné d’une «grande délégation ministérielle politique et économique». Selon l’agence de presse syrienne Sana, il aura des discussions avec le président syrien Bachar al-Assad, «suivies de la signature de plusieurs accords».
Selon le quotidien syrien pro-gouvernement Al-Watan, de « nombreux accords et protocoles d’accord » doivent être signés à l’occasion de cette visite, notamment dans le domaine de l’énergie.
Le journal précise aussi qu’une nouvelle ligne de crédit à investir dans le secteur de l’électricité devrait être négociée, dans un pays où les coupures de l’électricité peuvent durer jusqu’à une vingtaine d’heures par jour.
Depuis que ses forces ont reconquis la plupart des territoires perdus au début de la guerre, le gouvernement syrien s’est donné pour priorité d’attirer des capitaux pour financer la reconstruction du pays aux infrastructures ravagées par plus d’une dizaine d’années d’affrontements armés.
Téhéran n’a jamais cessé de fournir un soutien économique, politique et militaire au régime de Bachar al-Assad, contribuant à faire basculer le conflit en faveur de Damas.
Dès le début du conflit, Téhéran avait envoyé des militaires présentés comme des conseillers, en soutien à l’armée syrienne. L’Iran soutient des groupes étrangers, comme le puissant Hezbollah chiite libanais, qui ont combattu aux côtés des forces gouvernementales de Bachar.
Depuis 2013, l’Iran a aussi ouvert des lignes de crédit notamment pour garantir les besoins en pétrole de la Syrie, frappée par un embargo international. Damas et Téhéran ont, en outre, signé des accords bilatéraux, début 2019, dans plusieurs domaines, dont l’un comprenait l’inauguration de nouveaux ports dans les villes côtières libanaises de Lattaquié et Tartous.
Cette visite de président iranien se déroule dans un contexte de réchauffement diplomatique dans la région, marqué par le dégel des relations entre les deux poids lourds du Moyen-Orient, l’Arabie saoudite et l’Iran, dont le rapprochement inattendu bénéficie à Bachar al-Assad, qui s’efforce de mettre fin à plus d’une décennie d’isolement diplomatique de son régime.
Récemment, plusieurs capitales arabes longtemps hostiles au régime de Damas, notamment Ryad, ont renoué avec lui, en particulier après le séisme dévastateur de février en Turquie et en Syrie.