La chambre basse du Parlement espagnol a rejeté hier mardi un projet de loi qui proposait d’accorder l’amnistie aux dirigeants séparatistes catalans, infligeant un cinglant revers au Premier ministre socialiste, Pedro Sanchez, dont le gouvernement a été reconduit il y a seulement deux mois et demi.
Le projet de loi n’a recueilli que 171 voix favorables alors que la majorité requise était de 176 voix sur 350. Paradoxalement, c’est le parti indépendantiste catalan «Junts per Catalunya» qui a voté contre ce projet de loi hautement controversé, estimant qu’il ne garantissait pas l’application de cette amnistie à son chef de file, Carles Puigdemont, principale figure de la tentative de sécession de la Catalogne en 2017.
Le parti Junts a exigé le vote par les socialistes de Pedro Sanchez d’amendements destinés à contrer l’offensive judiciaire de deux magistrats cherchant à empêcher l’application de cette mesure à Carles Puigdemont.
Le rejet en première lecture ne signifie pas l’abandon du texte, qui devra faire son retour en commission parlementaire où il pourra être modifie, mais illustre la pression permanente à laquelle Junts soumet l’exécutif de Pedro Sanchez qui sera privé de majorité au parlement, sans le soutien de ses sept députés.
Ce projet de loi d’amnistie était une condition exigée par les indépendantistes catalans en échange de leur soutien indispensable à la reconduction mi-novembre de Pedro Sanchez pour un nouveau mandat.
Il doit permettre l’arrêt des poursuites judiciaires contre des centaines de militants et dirigeants séparatistes catalans pour leur implication dans la tentative de sécession, dont Carles Puidgdemont, qui a fui en Belgique il y a plus de six ans afin de s’échapper à ces poursuites judiciaires.