Le Premier ministre israélien, Benjamin Nétanyahu a reconnu ce lundi, que la décision de rouvrir partiellement l’accès de l’aide humanitaire à Gaza faisait suite à des pressions croissantes de la communauté internationale.
Dans une déclaration vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, le dirigeant israélien a justifié ce revirement par l’impact des « images de famine » sur le soutien diplomatique à Israël.
« Nos plus grands alliés nous ont fait comprendre qu’il y a une limite à ce qu’ils peuvent tolérer », a déclaré Nétanyahu, sans citer explicitement les États-Unis ou l’Union européenne.
« Le spectacle de la faim généralisée est devenu intenable pour nos partenaires », a-t-il admis, ajoutant que cette situation risquait de compromettre le soutien international à l’offensive israélienne contre le Hamas.
Le Premier ministre a toutefois insisté sur le caractère « minimal » de cette aide et n’a pas précisé de calendrier pour sa reprise effective. Cette annonce intervient après qu’Israël eut totalement suspendu début mars toutes les importations vers l’enclave palestinienne, y compris les denrées alimentaires, médicaments et carburants – une mesure présentée comme un moyen de faire pression sur le Hamas mais qui en réalité asphyxie totalement plus de deux millions de civils palestiniens complètement isolés du reste du monde.
L’arrêt prolongé de l’aide humanitaire a considérablement aggravé une situation déjà catastrophique dans la bande de Gaza. Plusieurs rapports d’organisations internationales ont documenté des cas de malnutrition sévère, particulièrement parmi les enfants. Des experts des Nations unies ont récemment mis en garde contre un risque imminent de famine généralisée dans la plupart des zones du territoire palestinien.
Cette décision israélienne intervient dans un contexte de pressions internationales croissantes, alors que les États-Unis ont intensifié leurs appels pour un meilleur accès de l’aide humanitaire, que l’Union européenne envisage des mesures plus coercitives pour assurer l’acheminement de l’aide civile, et que le Conseil de sécurité des Nations unies vient d’adopter une résolution exigeant un cessez-le-feu immédiat.
Alors que les négociations pour une trêve et la libération des otages piétinent, analystes et diplomates voient dans ce revirement partiel la preuve de l’isolement croissant d’Israël sur la scène internationale. « Nétanyahu tente de préserver le soutien occidental tout en maintenant sa stratégie militaire » génocidaire, explique un diplomate européen sous couvert de l’anonymat.
Les organisations humanitaires restent sceptiques quant à l’impact réel de cette mesure, soulignant que les besoins à Gaza dépassent largement ce qu’Israël semble prêt à autoriser.