Washington réduit les droits de douane sur les véhicules mexicains

Dans un geste commercial significatif, les États-Unis ont décidé d’abaisser de 25% à 15% les droits de douane appliqués aux véhicules fabriqués au Mexique, a annoncé Marcelo Ebrard, ministre mexicain de l’Économie. Cette mesure, qui pourrait avoir un effet rétroactif, intervient dans le cadre de l’application du traité USMCA (T-MEC) liant les trois pays d’Amérique du Nord.

« Cette réduction tarifaire constitue un avantage substantiel pour notre industrie automobile comparé aux autres exportateurs vers le marché américain », a souligné M. Ebrard lors d’une conférence de presse. Depuis le 3 avril dernier, la plupart des importations automobiles aux États-Unis étaient soumises à des droits de 25%, à l’exception des composants couverts par l’accord trinational.

Cette décision fait suite aux annonces fin avril de l’administration Trump visant à alléger temporairement les barrières douanières affectant les constructeurs automobiles américains opérant à l’étranger. Elle pourrait prévenir les risques de récession au Mexique, où le secteur automobile mexicain constitue un pilier essentiel de l’économie nationale, représentant un chiffre d’affaires annuel de 43 milliards d’euros. Ce secteur stratégique génère 979 000 emplois directs et près de 3 millions d’emplois indirects, irriguant l’ensemble de l’économie mexicaine.

Entre 2017 et 2022, il a attiré 150 milliards d’euros d’investissements étrangers, témoignant de son attractivité internationale (Source : Association mexicaine de l’industrie automobile – AMIA). Cette vitalité économique positionne le Mexique comme un acteur majeur de l’industrie automobile mondiale.

En 2024, le Mexique a consolidé sa position de puissance automobile mondiale avec une production de 3,9 millions de véhicules, dont près de 70% exportés vers le marché américain sous forme de SUV et pick-up, répondant ainsi à la demande croissante des consommateurs nord-américains.

Cet écosystème industriel complet s’appuie sur un réseau de 13 usines spécialisées dans les poids lourds, 17 unités dédiées à la fabrication de moteurs et transmissions, ainsi qu’un dense réseau de plus de 6 000 fournisseurs de pièces détachées, formant l’une des chaînes d’approvisionnement automobiles les plus intégrées au monde.

Cette mesure tarifaire souligne l’interdépendance des économies nord-américaines et pourrait relancer les investissements dans le secteur automobile mexicain, tout en répondant aux besoins du marché américain en véhicules utilitaires. Elle confirme également le rôle central du Mexique dans les chaînes de valeur régionales, trente ans après l’entrée en vigueur de l’ALENA.