Le secteur public en Grèce mobilisé contre de nouvelles règles disciplinaires administratives

Le secteur public grec est paralysé ce jeudi par une grève de 24 heures, à l’appel du syndicat de la fonction publique Adedy, dont les adhérents protestent contre un projet de réforme gouvernementale visant à modifier les règles disciplinaires dans l’administration.

Le mouvement, qui n’affecte pas les transports aériens, maritimes ou urbains, s’accompagne de rassemblements à Athènes, notamment sur la place Syntagma, et à Thessalonique. Plusieurs centaines de personnes y ont dénoncé ce qu’elles considèrent comme une tentative de « criminaliser l’action syndicale, sociale et politique ».

Selon Adedy, le texte prévoit d’exclure les représentants des travailleurs et certains magistrats des conseils disciplinaires, tout en accélérant la procédure, « au détriment des fonctionnaires jugés ». 

« Cette loi va rendre les licenciements plus faciles et criminaliser les actions syndicales», met en garde Vassilis Katralis, représentant du syndicat des enseignants.

Le gouvernement défend au contraire une réforme destinée à moderniser l’administration. Fin juillet, le ministre de l’Intérieur, Theodoros Livanios, avait souligné que les conseils disciplinaires mettaient parfois jusqu’à six ans à traiter une affaire, ce qui nuisait à la productivité du secteur, soulignant que «l’accélération du processus est essentielle, tant pour les employés que pour les services» de l’administration publique.

Ce projet intervient alors que le gouvernement de Kyriakos Mitsotakis est fragilisé par un scandale lié à des fraudes dans la gestion des aides agricoles européennes. 

Cette affaire a conduit en juin dernier, à la démission d’un ministre et de trois secrétaires d’État. Une enquête de l’Office du procureur européen a mis au jour un usage abusif systématique des fonds par l’Autorité grecque chargée des paiements agricoles (OPEKEPE).

Le syndicat Adedy accuse l’exécutif de vouloir faire porter la responsabilité de ce scandale sur les employés, rappelant qu’une haute fonctionnaire de l’OPEKEPE a été mutée après avoir coopéré avec les enquêteurs européens. Le projet de loi controversé est actuellement soumis au Parlement, mais aucune date de vote n’a encore été fixée.